Après le coup d'État en Birmanie, de nouvelles sanctions internationales. Plusieurs généraux de la junte birmane sont visés par des sanctions annoncées, jeudi 18 janvier, par le Royaume-Uni, auquel se joint le Canada. Sont concernés le ministre de la Défense, Mya Tun Oo, le ministre de l'Intérieur, Soe Htut, et son adjoint, Than Hlaing.
Les trois généraux voient leurs avoirs au Royaume-Uni gelés et sont interdits de séjour sur le territoire britannique, a indiqué le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué.
Ces mesures portent à 19 le nombre de personnalités birmanes sanctionnées par Londres.
Arguant de fraudes lors d'élections législatives largement remportées en novembre par le parti de la cheffe de facto du gouvernement civil, Aung San Suu Kyi, l'armée birmane a évincé cette dernière le 1er février, lors d'un coup d'État qui a provoqué des manifestations durement réprimées.
Éviter que l'aide britannique "ne soutienne" la junte
"Avec nos alliés, nous demandons des comptes aux militaires pour leurs violations des droits humains et pour que justice soit rendue au peuple birman", a indiqué le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab.
Le ministère des Affaires étrangères et le ministère du Commerce international britanniques ont également lancé un "processus afin de réduire le risque que des entreprises militaires (birmanes) opèrent au Royaume-Uni", voulant éviter "les flux d'argent illicites qui y sont associés".
Londres a aussi promis que "des garanties supplémentaires" seraient mises en place pour empêcher que l'aide britannique versée à la Birmanie "ne soutienne indirectement le gouvernement dirigé par l'armée".
Tout en saluant "une avancée", l'association Burma Campaign UK a "exprimé sa déception" face aux sanctions prises par Londres, arguant qu'il ne s'agissait "de rien de plus qu'une interdiction de vacances", puisque "ces chefs militaires n'ont aucun actif à geler au Royaume-Uni".
Le "Quad" appelle à un retour "urgent" de la démocratie
Les États-Unis ont par ailleurs appelé jeudi, conjointement avec l'Inde, le Japon et l'Australie, à un retour "urgent" de la démocratie en Birmanie, a affirmé le département d'État américain après des discussions entre les quatre pays.
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors de ses premiers entretiens avec cette alliance surnommée "Quad" – un groupement stratégique informel initié en 2007 –, a évoqué "le besoin urgent de restaurer le gouvernement démocratiquement élu en Birmanie", a déclaré son porte-parole, Ned Price. Il a aussi souligné la nécessité de donner "la priorité au renforcement de la résilience démocratique dans la région à une plus grande échelle".
Le Japon a, de son côté, indiqué que son ministre des Affaires étrangères, Toshimitsu Motegi, "exhortait l'armée de Birmanie à cesser immédiatement sa réponse violente aux civils" manifestant contre le coup d'État et à libérer Aung San Suu Kyi.
L'Inde, qui a pris ses distances avec les efforts occidentaux pour imposer de nouvelles sanctions à la Birmanie, s'est montrée plus prudente dans son communiqué sur les discussions du Quad, disant que son ministre des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, avait mis l'accent sur "le respect de l'État de droit et la transition démocratique".
Par FRANCE 24 Avec AFP
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