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Cinq ans après l’Accord de Paris s’ouvre un sommet virtuel sur le climat

Des militants écologistes dans le quartier des affaires de Sydney, en Australie, qui ne participera pas au sommet faute d'objectif ambitieux pour le climat. 
Des dizaines de chef d’États vont se réunir virtuellement samedi 12 décembre pour faire le point sur les promesses de l’Accord de Paris, adopté le 12 décembre 2015, et prendre de nouveaux engagements afin de s’attaquer au réchauffement climatique.

Des dizaines de chefs d’État et de gouvernements afficheront ce samedi leurs ambitions pour lutter contre le réchauffement climatique lors d’un sommet virtuel destiné à relancer les efforts, cinq ans après l’Accord de Paris.

Ces dirigeants dont le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel ou le président chinois Xi Jinping, ainsi que des représentants d’entreprises, de la société civile et de peuples indigènes participeront à ce sommet organisé par les Nations Unies, le Royaume-Uni et la France, en partenariat avec le Chili et l’Italie.

Le Brésil et l’Australie absents

Les orateurs ont été sélectionnés en raison de l’ambition de leurs objectifs pour le climat, selon les organisateurs, qui promettent qu'« il n’y aura pas de place pour des déclarations générales ». Parmi les absents, le Brésil et l’Australie, aux objectifs jugés insuffisants.

Le sommet, qui se veut aussi une étape en vue de la COP26, organisée en novembre 2021 à Glasgow, en Écosse, sera ouvert par le Premier ministre britannique Boris Johnson à 14 h, heure locale (15 h à Paris).

« Nos actions en tant que dirigeants ne doivent pas être motivées par la timidité ou la prudence, mais par une ambition à vraiment grande échelle », a-il dit en amont du sommet.

Il a annoncé dans un communiqué que le Royaume-Uni allait arrêter « dès que possible » de soutenir financièrement des projets d’énergies fossiles à l’étranger. Le gouvernement britannique s’est en outre engagé à réduire les émissions de CO2 d’au moins 68 % d’ici 2030.

« Raisons d’espérer »

Le 12 décembre 2015, sous les vivats des délégations de 195 pays, un coup de maillet avait clôturé 13 jours acharnés de négociations à la réunion de l’ONU sur le climat COP21 : la quasi-totalité de la planète s’était engagée à contenir le réchauffement « nettement » au-dessous de +2 °C, et si possible +1,5 °C, par rapport à l’ère pré-industrielle.

Mais après le souffle historique, l’enthousiasme était retombé, douché un an plus tard par l’élection à la Maison Blanche de Donald Trump qui avait annoncé le retrait de la deuxième économie mondiale de l’Accord de Paris.

En dépit de la pression de l’opinion publique, aujourd’hui « les politiques climatiques ne sont toujours pas à la hauteur de l’enjeu », a dénoncé récemment le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

« Nous en sommes à 1,2 °C de réchauffement et nous observons déjà des extrêmes climatiques et une volatilité sans précédents », a-t-il insisté.

Canicules, ouragans en série, méga-feux de forêts, inondations… La multiplication des événements dévastateurs est un signe sans équivoque du réchauffement de la planète, qui vient de vivre la décennie la plus chaude jamais observée.

Objectif neutralité carbone en 2050

Les signataires de l’accord de Paris doivent soumettre d’ici fin 2020 une révision de leurs engagements. Mais seulement une vingtaine de pays, représentant moins de 5 % des émissions mondiales, l’ont déjà fait.

« On sent qu’il y a besoin de relancer la machine », a déclaré la ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili, interrogée vendredi en marge d’un déplacement à Rome. « C’est le moment pour un certain nombre d’États de montrer leurs ambitions », a-t-elle ajouté.

Avant le sommet, plusieurs États ont annoncé des plans ambitieux pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Vendredi, les 27 pays de l’UE se sont entendus pour réduire leurs émissions d'« au moins 55 % » d’ici à 2030 par rapport au niveau de 1990, contre -40 % précédemment, afin d’atteindre en 2050 la neutralité carbone.

La Chine, plus grand pollueur au monde, a récemment annoncé son intention d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2060, tandis que le président élu Joe Biden s’est engagé à ce que les États-Unis atteignent cet objectif d’ici 2050.

Pour le directeur exécutif de Greenpeace, John Sauven, avec ce sommet, « il y a des raisons d’espérer ». « Avec Donald Trump hors de la Maison Blanche et une action en faveur du climat plus forte de la Chine, de la Corée du Sud et du Japon, nous avons maintenant une chance de rassembler le monde dans un énorme effort pour réduire les émissions de gaz à effet de serre », a-t-il souligné dans un communiqué.

Par  Ouest-France avec AFP

 

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