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À quoi ressemble l’île Fraser, la plus grande île de sable du monde, dévastée par des incendies ?

 
Au large de la côte Est de l’Australie, des incendies ravagent l’île Fraser depuis sept semaines. C’est la plus grande île de sable du monde, un lieu unique inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
D’épaisses colonnes de fumée s’élèvent au-dessus de la forêt, et d’immenses nuages grisâtres obscurcissent le ciel. L’image a été saisie par des pompiers australiens il y a quelques jours, au-dessus de l’île Fraser, située au large de la côte est de l’Australie.

Depuis le 14 octobre, les secours se battent contre une série d’incendies qui ravagent cette île. Plus de la moitié de la végétation y serait partie en fumée, soit environ 83 000 hectares.

Sept semaines après le début de l’incendie, environ 100 pompiers et plus 25 avions bombardiers d’eau se battaient encore contre les flammes, lundi, précise la BBC, la radiotélévision britannique. Les incendies auraient été causés par un feu de camp illégal et mal éteint, selon le quotidien australien The Brisbane Times.

Les pompiers veulent sauver ce qui peut encore l’être, dans cet endroit unique au monde : inscrite sur la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, l’île Fraser, longue de 122 kilomètres, est la plus grande île de sable de la planète.

Vastes forêts et longues plages de sable : un panorama typique de l’île Fraser ravagé par les incendies, le 30 novembre. (Photo : Queensland Fire and Emergency Services via Reuters)

K’gari, « le paradis »

Ce qui frappe, sur l’île Fraser, ce sont d’abord ses immenses plages. Elle compte 250 kilomètres de ces longues bandes de sable clair qui s’étendent parfois à perte de vue, entre l’eau cristalline et la forêt verdoyante.

Parmi elles, il y a la plage des 75 Miles, qui s’étire sur 120 kilomètres. Juste derrière les plages, la forêt pluviale pousse directement sur les dunes de sable, « un phénomène considéré comme unique au monde », note l’Unesco sur son site.

Ce ne sont pas les seuls éléments qui ont conduit l’agence des Nations Unies à classer le lieu. L’île compte aussi des « exemples éminemment représentatifs de certains processus géologiques importants en cours comme la dérive littorale », c’est-à-dire le déplacement de sédiments charriés par les vagues ou le vent le long des côtes. Et « la moitié des lacs dunaires d’eau douce perchés du monde » se trouvent ici.

Il y a aussi des falaises, sablonneuses colorées, qui toisent les eaux claires de l’océan Pacifique. Tous ces éléments expliquent l’origine du nom aborigène de l’île : K’gari, « le paradis », comme l’expliquait l’édition du soir à l’occasion d’un reportage réalisé sur place, en 2015.

L’une des longues plages de sable de l’île Fraser, en 2004. (Photo : Lc95 / Wikimédia Commons / domaine public)
L’une des nombreuses formations rocheuses de l’île. (Photo : Ingvard Pedersen / Wikimédia Commons / domaine public)

La faune est nombreuse, aussi. Plus de 30 espèces de mammifères (dont environ 200 dingos, des chiens sauvages), 354 d’oiseaux, 60 de reptiles et 17 de batraciens vivent sur l’île, énumère Gabriel Conroy, coordinateur du programme de Gestion de l’environnement à l’Université de la Sunshine Coast, dans l’est de l’Australie, sur le site The Conversation. 

Mais cet écosystème unique est « sévèrement touché » par le feu, dit Peter Shooter, le président de l’Organisation des défenseurs de l’île Fraser, une association de protection de l’environnement locale, au micro de la radiotélévision australienne SBS. Les incendies qui ravagent l’endroit « vont altérer l’équilibre écologique de l’île », déplore Gabriel Conroy, toujours sur The Conversation.

Une île très visitée

Avant les incendies dévastateurs, d’autres menaces pesaient déjà sur l’île. L’inscription des lieux sur la Liste du Patrimoine mondial, en 1992, s’est accompagnée d’une forte hausse de la fréquentation touristique de cette île habitée à l’année par moins de 200 personnes.

Par ouest-france

Conséquence, « des détériorations localisées peuvent se produire à cause du nombre trop élevé de visiteurs », résume l’Unesco. Pour protéger l’île, « d’importantes ressources humaines et financières ont été affectées au contrôle de ces menaces, ainsi qu’à la protection et à la surveillance » du site.

Une vue de l’une des plages de l’île Fraser en 2005. (Photo : Silje L. Bakke / Wikimédia Commons / CC BY-SA 3.0)

Actuellement, les pompiers se battent toujours contre les flammes sur place. Ils ont été aidés, dans la nuit de dimanche à lundi, par les pluies qui sont tombées sur l’île Fraser et ont ralenti la progression des flammes, précise la radiotélévision australienne ABC.

Maintenant, les pompiers espèrent l’arrivée de nouvelles précipitations qui permettraient d’aider à contenir l’incendie. Il faudra ensuite constater l’étendue des dégâts causés par ces feux.

 

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