Fin 2019, les réserves de change de l’Algérie s’établissaient à 62 milliards de dollars, a déclaré le
gouverneur de la Banque d’Algérie, précisant qu’à la fin de l’année en cours elles chuteront encore pour atteindre les 51,6 de milliards de dollars. C’est près de trois fois moins qu’en 2014.
gouverneur de la Banque d’Algérie, précisant qu’à la fin de l’année en cours elles chuteront encore pour atteindre les 51,6 de milliards de dollars. C’est près de trois fois moins qu’en 2014.
Le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), Aïmen Benabderrahmane, a annoncé lundi 3 février en marge d’une réunion avec des PDG de banques que les réserves de change du pays avaient chuté pour atteindre 62 milliards de dollars (environ 56 milliards d’euros), selon l’Algérie Presse Service (APS). Ainsi, les réserves du pays sont passées de plus de 179 milliards de dollars (environ 162 milliards d’euros) en 2014 à 62 milliards en décembre 2019, soit une chute de près de 65%. Bon nombre d’experts algériens avaient averti quant à la possibilité d’une aggravation de la crise financière et économique dans le pays, notamment à l’horizon 2021.
«Nous sommes à 62 milliards de dollars de réserves et c'est un niveau appréciable», a déclaré le gouverneur de la BA. Par ailleurs, le responsable a précisé que la loi de finances 2019 tablait sur 62 milliards de dollars de réserves de change à la fin de l'année écoulée. Alors que, selon lui, la loi de finances 2020 prévoit une contraction des réserves à 51,6 de milliards de dollars (46,65 milliards d’euros) d’ici à la fin de l'année en cours.
Les avertissements des experts
Depuis la chute des prix du pétrole en 2014, les réserves de change de l’Algérie sont passées d’environ 179 milliards de dollars à la fin de la même année, à 62 milliards en décembre 2019, selon les notes de conjoncture de la Banque d’Algérie correspondant à ces périodes. Acculé par les difficultés financières, le gouvernement d’Ahmed Ouyahia (actuellement en prison pour des affaires de corruption) avait lancé une opération d’assouplissement monétaire en novembre 2017, pour palier à la situation de déficit budgétaire.
Compte tenu de la baisse des volumes d’exportation d’hydrocarbures conjuguée à la non amélioration des prix, cette situation serait appelée à s’aggraver à brève échéance. Pour la plupart des experts économiques algériens, l’année 2021 serait une échéance charnière pour le pays.
Ainsi, l’ex-ministre du Trésor et président du parti non agréé Nida El Watan, Ali Benouari, a affirmé dans une déclaration à Sputnik que «si des réformes structurelles ne sont pas engagées immédiatement, le prochain Président algérien quittera le pouvoir au bout d’une année, sous le poids de la crise économique».
Pour lui, «il est impératif d’introduire des mesures pour réduire le budget de fonctionnement de l’État et des subventions, en plus d’une dévaluation mesurée de la monnaie nationale». À ceci, selon lui, devrait s’ajouter «la privatisation de certaines entreprises publiques, l’augmentation des droits de douane, de la TVA et des impôts, notamment pour une certaine frange de la société, et la réévaluation des accords d’association avec l’Union européenne et de libre-échange avec les pays arabes».
Un cas d’école où l’économie «a tué la révolution»
Dans un entretien à la chaîne qatarie Al Jazeera, l’ex-Président tunisien Moncef Marzouki a affirmé que «ce qui a tué la révolution en Tunisie c’est la durée de trois ans qu’a pris la transition politique». «Nous avions perdu beaucoup de temps dans les questions politiques en négligeant les questions économiques et sociales», a-t-il déclaré, dessinant ainsi un parallèle avec la situation algérienne.
Dans le même sens, tout en affirmant que «c’est cela qui a facilité la tâche à la contre-révolution pour reprendre le pouvoir en Tunisie», M.Marzouki a conseillé aux Algériens de ne pas faire la même erreur «et à faire en sorte que la transition soit la plus courte possible».
Le même cas a été observé en Égypte. Les Égyptiens sont sortis par millions dans les rues pour demander le départ de l’ex-Président Mohamed Morsi, pas pour des raisons politiques ou idéologiques, mais pour des raisons économiques et sociales.
Par Sputnik
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