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Virus mystérieux en Chine : le bilan s’alourdit, le risque de mutation inquiète



Les autorités chinoises lancent un avertissement : le virus pourrait « muter » et se propager plus
facilement. L’OMS se réunit d’urgence ce mercredi midi
Le bilan du nouveau coronavirus s’est encore alourdi mercredi en Chine : les autorités ont fait état de neuf morts. Ce virus, qui se transmet par les voies respiratoires, « pourrait muter et se propager plus facilement », a averti lors d’une conférence de presse le vice-ministre de la commission nationale de la Santé, Li Bin. Il a précisé que le virus avait été diagnostiqué auprès de 440 patients.
De nombreuses régions du pays sont touchées, y compris des mégapoles comme Shanghai et Pékin. Les autorités redoutent que le virus puisse se propager à la faveur des longs congés du Nouvel an chinois, qui commencent vendredi, et donnent lieu chaque année à des centaines de millions de voyages en car, en train ou en avion dans l’ensemble du pays.
Relayant un appel du président Xi Jinping à « enrayer » l’épidémie, Li Bin a annoncé des mesures de prévention telles que ventilation et désinfection dans les aéroports, les gares et les centres commerciaux. Des détecteurs de température pourront également être installés dans les sites très fréquentés.

L’OMS en conclave 

Le mystérieux virus en Chine a été repéré en décembre à Wuhan
Alors que des cas ont été confirmés ailleurs en Asie et même aux États-Unis, un comité ad hoc de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se réunit mercredi à partir de 11 heures GMT (12 heures en France) pour déterminer s’il convient de déclarer une « urgence de santé publique de portée internationale ». L’OMS n’a jusqu’ici utilisé ce terme que pour de rares cas d’épidémies nécessitant une réaction internationale vigoureuse, dont la grippe porcine H1N1 en 2009, le virus Zika en 2016 et la fièvre Ebola, qui a ravagé une partie de l’Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 et la RDC depuis 2018. 
Le mystérieux virus en Chine a été repéré en décembre à Wuhan, mégapole de 11 millions d’habitants dans le centre du pays, chez des gens travaillant dans un marché de gros de fruits de mer et de poissons, et dont on ignore encore l’origine exacte ou la période d’incubation. Depuis, des cas ont été rapportés ailleurs en Asie (Japon, Corée du Sud, Thaïlande, Taïwan), et nombre de pays ayant des liaisons aériennes directes ou indirectes avec Wuhan ont renforcé les contrôles des passagers à l’arrivée, puisant dans leur expérience de l’épidémie du Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2002–2003, un virus de la même famille.

Contagion entre humains 

Mardi, une première personne contaminée par le coronavirus a été hospitalisée par précaution aux États-Unis. C’est un homme d’une trentaine d’années, originaire de Wuhan et résidant près de Seattle, dans le nord-ouest du pays. Il est arrivé le 15 janvier sans fièvre à l’aéroport de Seattle, et a lui-même contacté les services de santé locaux dimanche après avoir constaté des symptômes. Il a été hospitalisé par précaution et va bien, mais restera à l’isolement pendant encore au moins 48 heures, selon les autorités locales.

Australie, Russie, Népal, Singapour, Malaisie, Vietnam, Bangladesh et Inde ont renforcé les contrôles depuis quelques jours. En France, le risque est également « faible mais ne peut pas être exclu », a déclaré la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. À l’aéroport de Moscou Cheremetievo, le plus grand de Russie, la température des passagers venus de Chine est contrôlée dans les avions par caméras thermiques.
Des aéroports internationaux ont mis en place des dispositifs pour déterminer la température corporelle des voyageurs via caméra.
Des aéroports internationaux ont mis en place des dispositifs pour déterminer la température corporelle des voyageurs via caméra.
Crédit photo : MOHD RASFAN / AFP
La souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, une famille comptant un grand nombre de virus. Ils peuvent provoquer des maladies bénignes chez l’homme (comme un rhume) mais aussi d’autres plus graves comme le Sras.
Zhong Nanshan, un scientifique chinois de la Commission nationale de la santé, a déclaré lundi que la transmission par contagion entre personnes était « avérée ». C’était la première fois qu’une telle affirmation était faite publiquement.
Étant donné le petit nombre de contagions d’humain à humain rapporté, le potentiel de transmission dans les pays développés « devrait être faible », a commenté Paul Hunter, professeur de protection sanitaire à l’université d’East Anglia, via l’organisation Science Media Centre, mais à condition que les procédures de contrôle soient appliquées rigoureusement.

Australie : un cas en moins

Des analyses ont permis d’établir qu’un homme placé à l’isolement à son domicile de Brisbane, dans l’est de l’Australie, n’était en fait pas porteur du nouveau virus chinois, ont annoncé les autorités australiennes. Le cas de cet homme était considéré comme suspect car il présentait des difficultés respiratoires, alors qu’il était récemment rentré de Wuhan, la ville du centre de la Chine considérée comme le foyer de l’épidémie. 
Par sudouest.fr


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