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Visé par un mandat d'arrêt, l'ex-président bolivien Evo Morales fait campagne depuis l'Argentine

Lors d'une conférence de presse à Buenos Aires mardi 17 décembre, Evo Morales a déclaré qu'il mettrait tout en œuvre pour permettre à son parti de triompher aux élections en Bolivie.
Contraint à la démission, l'ex-président bolivien Evo Morales n'a pas renoncé à la politique. Depuis
l'Argentine où il a trouvé exil, il compte bien aider son parti à remporter les futures élections présidentielle et législatives. De son côté, le parquet bolivien a émis un mandat d'arrêt contre lui, dans le cadre d'une enquête ouverte pour sédition et terrorisme.
"Nous allons remporter les prochaines élections." Refugié en Argentine, le président bolivien déchu, Evo Morales, a clamé mardi 18 décembresa détermination à aider son parti, le Mouvement vers le socialisme (MAS), à remporter les futures élections en Bolivie.
"Mon obligation, à présent que je ne suis pas candidat, que je ne suis pas président, c'est d'accompagner les candidats pour qu'ils puissent gagner", a justifié lors d'une conférence de presse Evo Morales, qui a dû fuir son pays et abandonner son poste le 10 novembre après quatorze ans au pouvoir.
Lâché par la police et par l'armée, Evo Morales avait dû céder le pouvoir le 10 novembre, après une campagne de manifestations contre l'annonce officielle de sa victoire au premier tour de la présidentielle bolivienne. L'opposition et l'Organisation des États américains (OEA) ont considéré que l'élection avait été entachée de fraudes.
L'ex-président est également visé par un mandat d'arrêt émis mercredi par le parquet bolivien, dans le cadre d'une enquête ouverte pour sédition et terrorisme, selon la décision officielle consultée par l'AFP. Le texte, signé par les procureurs de La Paz, Jhimmy Almanza et Richard Villaca, ordonne aux forces de l'ordre "d'arrêter et de conduire M. Juan Evo Morales Ayma au siège du ministère public".
De président à directeur de campagne
Fin novembre, le Parlement bolivien a voté une loi convoquant des élections présidentielle et législatives, en déclarant que l'ancien président socialiste n'aurait pas le droit d'y être candidat. Si aucune date n'a encore été fixée, Evo Morales ne veut pas être qu'un simple spectateur. Et son parti est d'accord : le MAS a voté le 7 décembre pour qu'il dirige la campagne.
"J'apprécie la confiance que vous m'avez accordée en me nommant chef de campagne", a-t-il réagi sur Twitter, après la décision de son parti réuni en Assemblée à Cochabamba, dans le centre de la Bolivie. "Nous élirons un candidat unitaire et remporterons à nouveau les élections au premier tour. Merci de ne pas m'avoir abandonné, je serai toujours avec vous. Ensemble, nous vaincrons".
Des responsables du Mouvement vers le socialisme se sont d'ailleurs rendus mi-décembre à Buenos Aires pour définir avec lui la stratégie du parti en vue des élections à venir
Interrogé mardi sur le futur candidat du MAS, l'ancien président a répondu : "Nous sommes en train d'en débattre. Nous allons présenter le meilleur candidat, quelqu'un qui défende non seulement le vote indigène, mais aussi celui de la classe moyenne et des dirigeants d'entreprise".
Parmi les possibles postulants du camp de l'ex-président, figurent Andronico Rodriguez, jeune leader paysan des producteurs de coca, ou encore Adriana Salvatierra, ex-présidente du Sénat.
Un mandat d'arrêt bientôt émis ?
Inquiet du bon déroulé des futures élections, l'ancien président bolivien a appelé le 16 décembre à l'envoi en Bolivie d'une mission internationale qui garantirait la tenue d'élections libres et transparentes.
"Nous avons besoin d'une mission électorale des Nations unies, de représentants du pape François, de pays amis, pour garantir des élections libres et transparentes et le respect des résultats", a ainsi déclaré Evo Morales dans une interview sur la chaîne de télévision C5N de Buenos Aires, dans laquelle il estimait également "être persécuté" et que la Bolivie se trouvait aujourd'hui "sous la dictature".
En réaction, Yerko Nunez, ministre chargé de la gestion de la présidence, avait déclaré regretter qu'Evo Morales “ne veuille revenir dans son pays pour créer des divisions".
Par ailleurs, la présidente bolivienne par intérim, Jeanine Añez, a annoncé samedi l'émission imminente d'un mandat d'arrêt contre Evo Morales, sur lequel une enquête a été ouverte par le nouveau pouvoir pour sédition et terrorisme.
L'Argentine, un camp de base parfait
En attendant les conclusions de l'enquête, Evo Morales a obtenu de l'Argentine le statut de réfugié. Cette destination ne doit rien au hasard. Le nouveau président argentin, le péroniste Alberto Fernandez, est un fidèle soutien de l'ex-chef d'État bolivien. Son gouvernement a d'ailleurs refusé de reconnaître le gouvernement provisoire de Jeanine Añez.
Son nouveau statut de réfugié empêche théoriquement Evo Morales de commenter la situation politique bolivienne. Cependant, l'Argentine est décidée à lui laisser une marge de manœuvre sur le sujet.
"Evo Morales est un réfugié dans notre pays. Les réfugiés ont les mêmes droits que n'importe quel Argentin. Il peut s'exprimer librement. Personne ne va restreindre la liberté. De toute évidence, il le fera avec beaucoup de responsabilité", a ainsi statué Santiago Cafiero, le Premier ministre argentin, dans une déclaration au journal Tiempo Argentino.
Enfin, le choix de l'Argentine comme pays refuge est aussi motivé par des motifs électoraux. Avec son statut de pays limitrophe, Evo Morales reste au plus près des Boliviens. D'ailleurs, la diaspora bolivienne y est très importante. Selon le dernier recensement datant de 2010, 350 000 ressortissants boliviens y vivent, soit des 19 % des résidents étrangers. Un chiffre bien en-deça des estimations des associations boliviennes. Selon ces dernières, entre un et deux millions Boliviens travailleraient ou vivraient en Argentine.
Par France 24

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