La justice l’accuse d’avoir contourné les sanctions américaines à l’encontre de la Corée du Nord, qui
interdit de lui transmettre des technologies.Virgil Griffith, citoyen américain de 36 ans, spécialiste des cryptomonnaies, a été arrêté à Los Angeles jeudi 28 novembre. La justice américaine l’accuse d’avoir participé en avril à une conférence en Corée du Nord, contre l’avis des Etats-Unis, qui lui avaient refusé l’autorisation de s’y rendre, dans laquelle il a parlé de cryptomonnaies et de la technologie qui fait fonctionner la plupart d’entre elles, la blockchain.
Ce hackeur, qui vit aujourd’hui à Singapour, travaille pour la fondation Ethereum – dont le but est de promouvoir la cryptomonnaie éponyme. Selon la plainte qui le vise, publiée vendredi, Virgil Griffith est accusé d’avoir expliqué lors de cette conférence comment la Corée du Nord pourrait, grâce aux cryptomonnaies, « s’émanciper du système bancaire mondial » et faciliter les échanges financiers entre les deux Corées.
« Virgil Griffith a apporté des informations techniques de très haut niveau en Corée du Nord, tout en sachant que ces informations pourraient être utilisées par la Corée du Nord pour blanchir de l’argent et pour contourner les sanctions », a déclaré dans un communiqué Geoffrey S. Berman, le procureur du district sud de New York.
Des concepts techniques basiques
La Corée du Nord est visée par de lourdes sanctions des Etats-Unis et de l’Organisation des Nations unies (ONU), qui veulent pousser le pays à renoncer à son programme de missiles nucléaires. L’an dernier, Washington les a encore renforcées, interdisant à tout citoyen américain de transmettre des technologies à Pyongyang.
Virgil Griffith a assuré aux enquêteurs, peut-on lire dans la plainte, n’avoir évoqué dans cette conférence que des concepts techniques basiques, accessibles sur le Web à n’importe qui.
« Il a participé à une conférence ! Et expliqué le concept de cryptomonnaie. Ce sont des crimes maintenant ? ! », s’est indigné, sur Twitter, Emmanuel Goldstein, le rédacteur en chef du magazine spécialisé 2600, auquel Virgil Griffith collaborait. La Fondation Ethereum a, de son côté, précisé dans un communiqué qu’elle « n’a jamais ni approuvé ni soutenu un tel voyage, qui relevait de[s] affaires personnelles [de M. Griffith] ». Les avocats de Virgil Griffith ne se sont pas exprimés publiquement pour le moment.
Par Le Monde
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