La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine pourrait être le «cygne noir» qui déclenchera
la prochaine crise économique mondiale, mais le nouveau record de la dette hypothécaire aux USA ne fera pas certainement pas s'effondrer les marchés financiers, selon certains experts.
la prochaine crise économique mondiale, mais le nouveau record de la dette hypothécaire aux USA ne fera pas certainement pas s'effondrer les marchés financiers, selon certains experts.
Mercredi, la Reserve Federal Bank of New York (l'une des douze banques de la Réserve fédérale des États-Unis) a annoncé que la dette immobilière avait atteint un record en dépassant le pic de 2008, quand la dernière crise financière en date avait éclaté.
Selon les informations figurant sur le site de l'établissement, au deuxième trimestre 2019 cette dette a augmenté de 162 millions de dollars pour atteindre 9.400 milliards de dollars, soit 100 milliards de plus que le dernier record de la dette immobilière établi au troisième trimestre 2008 à 9.300 milliards de dollars.
«Pendant la dernière crise de 2008, la politique économique et de la dette des États-Unis avait été le «cygne noir» qui avait fait s'effondrer les marchés financiers à travers le monde. Mais un obus ne tombe jamais deux fois dans le même trou. Les conditions de la délivrance de prêts immobiliers aux États-Unis ont été durcies, c'est pourquoi je ne pense pas que la dette immobilière aux USA pourra provoquer une nouvelle crise mondiale», estime Andreï Vernikov, directeur général adjoint pour l'analyse d'investissement de Zerich Capital Management.
Prêts immobiliers: des règles durcies
La hausse de la dette immobilière américaine ne pose aucun problème, estime également Sergueï Zaverski, chef du département d'études analytiques à l'Institut d'études stratégiques complexes.
«La situation a foncièrement changé en 11-12 ans. Le problème clé de la dernière crise immobilière résidait dans la chute critique des normes de crédit, quand un prêt immobilier pouvait être souscrit dans un supermarché sans même avoir à confirmer ses revenus. Depuis, la régulation du marché a considérablement changé, et avec lui les principes d'évaluation des risques par ses acteurs», explique l'expert.
La crise de 2008 n'a pas tant été provoquée par le volume des prêts immobiliers que par la baisse fulgurante de la qualité du portefeuille des prêts de nombreuses banques immobilières, qui «emballaient» ensuite les prêts dans les actifs en cachant ainsi la qualité réelle du portefeuille, explique Roman Romachevski, directeur financier de la société VR Bank, résident du centre Skolkovo.
Hormis le durcissement des règles de délivrance de crédits, au cours de cette période, l'économie américaine a également enregistré une croissance dépassant parfois 3%, ajoute-t-il.
«Il est incorrect de juger de l'approche d'une crise en regardant uniquement le montant de la dette. Il faut prendre en compte beaucoup d'autres paramètres. Le montant des remboursements des prêts par rapport aux revenus des ménages reste modéré, et la part des dépassements de délai est plus basse que jamais. En outre, près de 30% de tous les nouveaux prêts immobiliers l'an dernier et près de la moitié au deuxième trimestre 2019 étaient des refinancements permettant aux ménages américains d'obtenir de l'argent supplémentaire», souligne Sergueï Zaverski.
Le «cygne noir» des guerres commerciales
D'après les experts, la politique incohérente du président américain Donald Trump, sa «nervosité» en prévision de la campagne électorale et les guerres commerciales avec la Chine suscitent davantage de craintes quant à la stabilité financière dans le monde.
L'attention des marchés est focalisée sur le conflit commercial entre Washington et Pékin, qui s'est aggravé début août quand le locataire de la Maison-Blanche a annoncé l'intention de décréter à partir du 1er septembre des taxes de 10% sur 300 milliards de dollars de produits chinois par an.
Le 5 août, la Banque de Chine a réduit le cours du yuan par rapport au dollar jusqu'à son minimum depuis décembre, et d'encore 0,5% le 7 août, rapprochant la monnaie nationale de la barre psychologique des 7 yuans le dollar. Cette mesure chinoise a suscité des craintes que Pékin puisse se servir du cours monétaire en tant qu'instrument dans la guerre commerciale contre les États-Unis, même si ses autorités ont déclaré qu'elles n'avaient pas l'intention de le faire.
Mardi, la représentation américaine au commerce a annoncé le report jusqu'au 15 décembre des taxes de 10% sur certains produits chinois, notamment les smartphones et les notebooks. Sans préciser le volume des produits exemptés de sanctions.
«Les désagréments viendront plutôt de la politique étrangère des États-Unis, et concrètement de la guerre commerciale avec la Chine. Aujourd'hui Trump a pris du retard dans la course électorale. Même s'il reste encore 15 mois avant la présidentielle américaine, c'est un facteur très significatif. Il est nerveux et engage des mesures incohérentes. Par exemple, il assouplit la politique tarifaire alors que la Chine a refusé de tenir sa promesse d'acheter davantage de produits agricoles américains. Cette politique incohérente de Trump fera ralentir l'économie mondiale et baisser les prix des matières premières», déclare Andreï Vernikov.
Dans ces conditions, le facteur de la dette pourrait avoir un impact mais pas la dette immobilière aux États-Unis en premier lieu, indique l'analyse des experts.
«Dans les conditions actuelles, dangereuses, de la confrontation commerciale ouverte avec la Chine, les chances d'une récession de l'économie américaine d'ici 2021, selon nos estimations, augmentent considérablement. De cette manière, si l'économie américaine affichait d'ici deux ans un ralentissement actif et une baisse de la croissance, le problème de la dette, notamment la dette immobilière, pourrait devenir un facteur de renforcement de la pression sur la conjoncture économique américaine», n'exclut pas Anton Pokatovitch, analyste en chef de BKS Premier.
De plus, les pays avec des dettes élevées comme l'Italie ou le Portugal pourraient avoir des difficultés à honorer leur dette, conclut Andreï Vernikov. Tout cela risque d'entraîner des défauts de paiement et une hausse de la méfiance sur les marchés financiers, ce qui pourrait s'ajouter aux éléments déclencheurs d'une nouvelle crise financière éventuelle.
Par sputnik
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