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Les demandes d’asile de Vénézuéliens explosent en Europe

Le Venezuela est devenu le deuxième pays d'origine des demandeurs d'asile dans l'UE. Crédit : Reuters

Les demandes de protection déposées en Europe par les Vénézuéliens ne cessent d’augmenter ces derniers mois, faisant du Venezuela le deuxième pays d’origine des demandeurs d’asile dans l’Union européenne. Une hausse qui s’explique par les difficultés économiques et la crise politique qui secouent Caracas.

À l’heure où l’Europe a les yeux rivés sur les côtes africaines, les ressortissants des pays d’Amérique Latine sont de plus en plus nombreux à demander la protection internationale dans les États européens.
En mars 2019, deux demandes d’asile sur dix dans l’Union européenne (UE) ont été déposées par des citoyens venant d’Amérique du Sud ou centrale, principalement du Venezuela.
Deuxième pays d’origine des demandeurs d’asile dans l’UE
La République bolivarienne est devenue le deuxième pays d’origine des demandeurs d’asile dans l’UE avec plus de 4 000 candidatures déposées en mars, soit une augmentation de 51% par rapport au mois de janvier. C’est "le nombre le plus élevé jamais enregistré […], alors qu’un record avait déjà été observé en février", peut-on lire sur le site du bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO).
Comparativement au mois de mars 2018, "le chiffre a presque triplé".
L’ONU estime qu’environ trois millions et demi de Vénézuéliens ont quitté le pays - ils se rendent en majorité dans les pays limitrophes -, mais les experts supposent que ce nombre est sous-estimé.
"Toutes les couches sociales de la société sont touchées : les cadres, les diplômés, les plus pauvres, les jeunes, les vieux…", signale Paula Vasquez, chargée de recherche au CNRS, jointe par InfoMigrants. "Mais ce n’est pas un phénomène nouveau, la fuite des Vénézuéliens s’est faite en plusieurs étapes", continue-t-elle.
Un exode en plusieurs étapes
L’exode a débuté au début des années 2000 quand le gouvernement a licencié 18 000 cadres de l’industrie pétrolière. Puis après 2007, la politique d’étatisation mise en place a provoqué la fermeture de nombreuses entreprises privées mais aussi des cliniques et des hôpitaux.
"Entre 2007 et 2014, la dégradation des conditions économiques et la montée de la violence a engendré une migration importante des diplômés qui allaient en Europe pour se spécialiser", précise Paula Vasquez.
Dès 2014, la vague d’exode a été brutale avec l’hyperinflation et la paupérisation de la société. Les milieux populaires fuient alors à pied vers la Colombie, qui compte aujourd’hui un million de Vénézuéliens sur son sol.
De plus, la crise politique a forcé de nombreux Vénézuéliens à trouver refuge dans les États voisins mais également en Europe. D’autant qu’un visa n’est pas nécessaire au sein de l’espace Schengen pour cette population.
L’Espagne et l’Italie comme premier choix
Ceux qui décident de s’installer sur le Vieux Continent vont principalement en Espagne et en Italie. "Bien sûr, le fait qu’on parle la même langue au Venezuela et en Espagne jouent mais ce n’est pas la seul raison", indique Paula Vasquez. "Ce choix s’explique historiquement. Quand Mussolini et Franco étaient au pouvoir puis lors des guerres mondiales, bon nombre d’Italiens et d’Espagnols sont allés se réfugier au Venezuela", poursuit-elle.
Ainsi, les chiffres des demandes d’asile des ressortissants vénézuéliens n'a cessé d'augmenter ces dernières années en Espagne. En 2018, plus de 20 000 Vénézuéliens y ont déposé une demande de protection internationale, contre près de 11 000 en 2017. Au premier trimestre 2019, ils étaient déjà 9 950 personnes.
Le gouvernement espagnol réfléchit à adopter une mesure extraordinaire pour les citoyens vénézuéliens déboutés de l’asile en délivrant des "permis de séjour humanitaire".
Reste que les Vénézuéliens ne sont pas les seuls en Amérique du sud à chercher une protection en Europe. Les demandes de Colombiens ont aussi atteint un record en février 2019 avec près de 2 000 demandes, soit une augmentation de 47% par rapport au mois précédent. Ce chiffre représente "plus du triple du nombre de demandes par rapport à l’année précédente", écrit l’EASO. Le nombre de Nicaraguayens a également considérablement augmenté, passant de 9 en février 2018 à 616 en février 2019.

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