A Kinshasa et dans certaines grandes villes du pays, de plus en plus d’affiches
fleurissent pour mettre en avant un homme : Joseph Kabila Kabange. Le président hors mandat n’a toujours pas annoncé son intention par rapport à l’élection présidentielle annoncée pour le 23 décembre prochain. Tout au plus sait-on qu’il s’est engagé à respecter la constitution, comme le répètent à l’envi ses zélateurs. Une constitution qui limite à deux les mandats présidentiels. A moins, bien sûr que certains tentent une interprétation très libre de ce texte avec l’appui de la CENi et surtout de la cour constitutionnelle qui vient d’accueillir trois nouveaux membres (sur 9) dont on peut constater la proximité avec l’écurie du chef de l’Etat.
Depuis le début du mois de mai, les kabilistes s’enhardissent. Le secrétaire général du parti présidentiel (PPRD) Emmanuel Shadary a commencé une tournée des provinces congolaises par Mbandaka (Equateur). Là, couvert des pieds à la tête de tout l’arsenal vestimentaire de l’homme-sandwich (casquette, chemise, écharpe à l’effigie de Kabila), il n’a pas hésité à annoncer que Kabila « était le président; est le président et sera la président ».
Depuis, la campagne de la majorité présidentielle semble bien avoir démarré. A Kingakati, le président hors mandat a répété devant ses ouailles que les élections auraient bien lieu le 23 décembre… » si tout va bien ». Une petite phrase qui nous est rappelée ce lundi de Pentecôte par un des membres du PPRD présent sur place ce jour-là. « Cette phrase trotte encore dans pas mal de tête », explique-t-il.
« On a cru comprendre que cela signifiait que les élections se tiendraient bien s’il était qualifié avec la machine à voter. Nous, ce qui nous inquiète, si les législatives ont lieu le même jour, c’est que s’il parvient à se faire élire, les députés que nous sommes risquent de passer à la trappe. Quand on retourne chez nous, on ne peut pas dire que nous soyons chaleureusement accueillis. Le PPRD va rencontrer bien des difficultés pour imposer ses candidats, même avec les moyens du parti, comme le chante Shadary. »
Du côté de l’opposition, ils sont nombreux à se dire convaincus que Kabila va tenter de se représenter. « Il n’a pas de dauphin et n’a confiance en personne et nul dans son entourage ne peut prétendre être élu demain. Personne ne dépasse 3% d’intention de vote parmi ceux qui l’entourent. Faites le test, interrogez les Congolais« , explique un président de parti.
Les leaders de l’opposition, eux, ne sont pas encore en campagne. Moïse Katumbi et Felix Tshisekedi sont ainsi arrivés ce matin à Washington. Ils seront reçus par divers députés et sénateurs américians et sont attendus à l’Atantic council, think tank américain spécialisé dans les relations internationales.
« Nous sommes ici pour quelques jours et pour quelques rencontres importantes », explique Moïse Katumbi, joint à Washington. « Malgré les déclarations tapageuses, les mensonges, Félix et moi sommes venus ensemble. L’opposition congolaise est unie. Nous voulons la même chose : des élections libres, transparentes et démocratiques et le respect strict des droits des Congolais pour l’alternance. On veut en finir avec la dictature d’un homme et de son clan. Le Congo est un grand pays et toutes les Congolaises et tous les Congolais ont droit à une vie meilleure. Nous allons nous battre pour que ce meilleur avenir soit enfin possible pour 80 millions de Congolais ».
Source: afrique.lalibre.be
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