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Donald Trump prévoit de fortes coupes budgétaires, surtout pour les pauvres

 

Le projet de loi de finances 2018 a été dévoilé mardi à Washington : il donne un coup de pouce à la défense mais réduit les fonds alloués à l'aide sociale et à la diplomatie. Les démocrates dénoncent un budget qui met en danger les plus pauvres.

De nouveaux fonds pour la défense, l'aide sociale et la diplomatie sabrées : le premier budget de la présidence de Donald Trump promet un retour à l'équilibre au prix d'une cure d'austérité qui touchera surtout les pauvres aux États-Unis.
Baptisé "Une nouvelle fondation pour la grandeur américaine", le projet de loi de finances 2018 dévoilé mardi 23 mai a peu de chances d'être adopté en l'état par le Congrès, mais il fait la part belle à la doctrine de "l'Amérique d’abord". "Je veux l'appeler le budget du 'contribuable d’abord'. (...) Nous avons regardé ce budget avec les yeux de ceux qui payent les factures", a commenté Mick Mulvaney, le directeur du budget à la Maison Blanche, devant la presse.
L'exécutif prévoit ainsi de couper de 31,5 % les ressources allouées au département d'État, en charge de la diplomatie américaine, et à son agence de développement international USaid. En revanche, ce budget de 4 100 milliards de dollars (environ 3 700 milliards d'euros) prévoit également une hausse de 10 % des dépenses militaires sur un an, et 2,6 milliards de dollars supplémentaires pour la protection des frontières.

"Dans ces temps dangereux, notre attention accrue portée à la sécurité publique et nationale envoie un message clair au monde : un message de force et de détermination", écrit en préface de ce document Donald Trump.
L'administration entend notamment consacrer 1,6 milliard de dollars à la construction du mur que le président Trump veut ériger le long de la frontière américano-mexicaine. Le coût de ce chantier colossal est estimé à au moins 20 milliards de dollars.
Coupes drastiques
Dans le même temps, ce budget censé financer l'État fédéral après la fin de l'exercice actuel fin septembre, opère des coupes drastiques pour espérer renouer avec un excédent en 2027. Sur les dix prochaines années, l'exécutif veut ainsi économiser 1 700 milliards de dollars dans les programmes sociaux en réduisant de 610 milliards le programme d'accès aux soins des plus pauvres (Medicaid) et en baissant les dotations sur les coupons alimentaires (-193 milliards).
Pour regarnir ses caisses, le budget propose également de mettre en vente d'ici 2027 la moitié des réserves stratégiques de pétrole accumulées par les États-Unis.
Honnie des républicains et de l'industrie pétrolière, l'Agence fédérale de protection de l'environnement (EPA) fait également les frais de cette cure d'austérité, avec des dotations en chute libre de 31,4 %. L'éducation est à peine mieux lotie (-13,5 %).
Levée de boucliers chez les démocrates
Ces coupes dans les programmes sociaux ont provoqué une levée de boucliers de l'opposition démocrate. Ce budget "est extrémiste et représente l'antithèse de ce que les Américains disent attendre de leur gouvernement", a réagi John Yarmuth, représentant du Kentucky. Centre de réflexion indépendant, le Center on budget and policy priorities, a lui aussi estimé que le budget "enterrait définitivement l'idée que le président Trump entendait prendre soin des millions de personnes que l'économie a laissées sur le bas-côté".
"La compassion doit se trouver des deux côtés de l'équation. Oui, nous devons avoir de la compassion pour les gens qui reçoivent des fonds fédéraux, mais nous devons également avoir de la compassion pour les gens qui les financent", a répondu Mick Mulvaney, en ajoutant qu'"aucune personne qui en a vraiment besoin ne sera écartée des programmes" d'assistance sociale.
L'administration, fait-il valoir, laisse par ailleurs intactes la couverture santé pour les plus de 65 ans (Medicare) et les retraites (Social security) et introduit un congé parental payé de six semaines, une proposition défendue par la fille aînée du président, Ivanka Trump.
Le budget est également critiqué pour son manque de réalisme : il est bâti sur une croissance économique de 3 %, soit quasiment le double de celle atteinte en 2016 (1,6 %).
France 24

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