Ces derniers mois, les Français ont découvert avec le Sanofi -bashing un nouveau sport national. Pas assez agile, peu enclin à l'innovation et surtout coupable de ne pas avoir encore mis sur le marché son propre vaccin, le géant tricolore a essuyé un tir nourri de reproches et de polémiques. Il faut dire que le numéro trois mondial des vaccins, l'un des quatre piliers du secteur, a raté son sprint, et son sérum n'est attendu que pour la fin d'année. Ce retard de plusieurs mois, dû à une erreur technique de sous-dosage de l'antigène, qui a rendu obsolète l'espoir initial de sortir un vaccin en juin, Sanofi le doit aussi à un certain conservatisme.
Rôle de sous-traitant
Là où les premiers arrivés ont choisi des technologies nouvelles (ARN messager pour Pfizer-BioNTech et Moderna, adénovirus pour Astra-Zeneca et Johnson & Johnson), le groupe français a joué la carte de la prudence en recourant principalement à une technique qu'il maîtrise, à base de protéine recombinante.
« Nous avons fait le choix assumé de ne pas être les premiers à sortir un vaccin, justifie Olivier Bogillot, président de Sanofi France. Malgré cela, nous allons sortir le nôtre en dix-huit mois, ce qui est une réussite. Ce n'est pas Sanofi qui est en retard si l'on considère que dix années sont normalement nécessaires pour développer un vaccin, c'est l'ARN qui s'est révélé. » Reste que le gouvernement a lui-même entériné la contre-performance de son fleuron, le cantonnant à un rôle de sous-traitant en lui demandant de produire les vaccins de Pfizer-BioNTech et Johnson & Johnson.
Cet échec, Sanofi le porte aussi avec le britannique GlaxoSmithKline (GSK), qui s'est allié au groupe français et lui fournit l'adjuvant pour son vaccin. Véritable mastodonte du secteur, GSK est la Big Pharma qui génère le plus de ventes avec son activité vaccins (7,6 milliards d'euros en 2019, contre 5,3 pour Sanofi). Victime collatérale du retard pris par son rival, GSK, seule grande société pharmaceutique dirigée par une f[...]
Lire la suite sur challenges.fr
0 Response to "Sanofi, GSK, Merck... Pourquoi les perdants du vaccin n'ont pas dit leur dernier mot"
Post a Comment