L’exécutif européen a expliqué avoir envoyé lundi des courriers à six pays (Allemagne, Belgique, Danemark, Finlande, Suède et Hongrie) appliquant des restrictions plus dures que celles recommandées par l’UE, dont des interdictions d’entrer sur leur territoire.
Ces lettres, a souligné un porte-parole, rappellent « la nécessité que les restrictions de mouvement soient non discriminatoires et proportionnées » et appellent les gouvernements concernés à « s’aligner » sur les recommandations précédemment approuvées par l’ensemble des Vingt-Sept.
10 jours pour répondre
Les États visés ont dix jours pour répondre à la Commission, qui n’exclut pas d’enclencher des procédures d’infractions à leur encontre.
« C’est dans l’intérêt des États eux-mêmes, à qui nous faisons confiance pour trouver des solutions sans que (nous) soyons obligés de recourir à des moyens juridiques », a observé le porte-parole de la Commission.
En Belgique, tous les voyages non essentiels depuis et à destination du pays sont interdits depuis le 27 janvier. La mesure, prolongée jusqu’au 1er avril, est jugée problématique par la Commission, qui lui reproche de ne pas tenir compte de la situation épidémiologique de la région de provenance ou de destination du voyageur.
De son côté, Berlin filtre drastiquement depuis mi-février les passages avec la République tchèque et le Tyrol autrichien pour contenir les variants du virus. Frontaliers et chauffeurs de poids lourds ne peuvent passer qu’avec un test PCR très récent.
Or, dans la lettre envoyée lundi par une responsable de la direction Justice et Consommateurs à l’ambassadeur allemand auprès de l’UE, consultée par l’AFP, la Commission fustige le dispositif. « Nous pensons que l’objectif compréhensible de l’Allemagne – protéger la santé publique — pourrait être atteint grâce à des mesures moins restrictives », insiste le courrier.
Un appel à éviter la fermeture des frontières
Dans une autre lettre envoyée la semaine dernière à l’ensemble des États membres, la Commission avait exhorté les Vingt-Sept à éviter les fermetures de frontières et interdictions générales de voyage.
La difficile coordination sur ces restrictions entravant le principe de libre circulation était mardi au menu d’une réunion des ministres des Affaires européennes des Vingt-Sept, avant un sommet jeudi des chefs d’État et de gouvernement. Le ministre allemand, Michael Roth, a rejeté mardi les « accusations de non-conformité au droit européen », assurant que son pays respectait les règles de l’espace Schengen.
« Nous avons le devoir d’agir contre les mutations du virus, avec pour priorité de protéger nos citoyens », a-t-il fait valoir.
Par Ouest-France avec AFP
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