Être écolo en Australie, toujours accro au charbon, ce n’est vraiment pas une sinécure. Parlez-en à Bob Brown ! L’ancien patron du parti vert australien a été arrêté deux fois cette semaine, alors qu’il protestait contre une grosse coupe de bois, en Tasmanie. La zone forestière accueille des perruches de Latham, en voie d’extinction. Il n’en reste plus que 300 au monde!
« Il pleuvait, avec des températures proches de zéro, mais nous étions contents de savoir que notre présence ralentissait la destruction rapide de l’habitat des oiseaux », raconte Bob Brown, sourire aux lèvres, après sa libération.
Il en faudrait plus pour décourager ce militant de 75 ans, engagé pour l’écologie depuis les années 1970. Avec son association Tasmania Wilderness Society, il mène la fronde contre la construction d’un barrage et bloque le site. Bilan des courses : 19 jours de prison mais l’ouvrage ne sera jamais construit. En bonus, Bob entre au Parlement régional de Tasmanie le lendemain de sa libération, le premier écolo à y siéger. Il devient, par la même occasion, le premier député ouvertement gay du pays.
L’écologiste rame dans un pays conservateur qui détient le pire ratio d’émissions de carbone par habitant au monde. Il décroche des succès personnels - la naissance d’un parti vert en 1992, un poste de sénateur... - mais il n’a jamais réussi à convaincre un seul gouvernement de lever le pied sur le charbon.
Avant d’être trop âgé, le Nicolas Hulot australien a raccroché le costume cravate, quitté le marigot politique de Canberra et repris le combat sur le terrain. La Tasmanie est toujours la proie de vendeurs de bois peu scrupuleux.
Par Ouest-France
0 Response to "En Australie, Bob Brown est le diable vert de TasmanieEn Australie, Bob Brown est le diable vert de Tasmanie"
Post a Comment