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Goldman Sachs à la rescousse des TPE/PME françaises

 Goldman Sachs 
Goldman Sachs qui a consacré 500 millions de dollars à la formation d'entrepreneurs aux Etats-Unis, importe ce programme en France avec l'Essec. Autant en profiter, c'est gratuit. 

Le géant américain de la finance Goldman Sachs a décidé de venir au secours des petites entreprises françaises. Non pour les acheter, mais pour les…former. En 16 jours répartis sur 5 mois, la banque propose un programme aux dirigeants de TPE/PME, qui peut s’avérer utile par les temps qui courent puisqu’il permet, selon la banque, de "développer leurs activités et leur résilience".

Avoir environ 20 salariés

Les critères pour accéder à cette formation? Etre le patron de son entreprise, avoir plus de trois ans d’activités (exit les jeunes start-up), avoir au moins 5 employés et un chiffre d’affaire minimal de 250.000 euros, ne pas disposer d'un cursus en gestion très poussé. "Au Royaume-Uni, ou le programme à fait ses preuves, le profil c'est un patron actionnaire d'une société employant une vingtaine de salariés réalisant un peu moins de 2 millions de livres de chiffre d'affaires " explique Pierre Hudry, qui dirige le bureau français de Goldman Sachs. Le coût de la formation? Zéro, puisque tous les frais du programme monté en France en partenariat avec l’Essec sont pris en charge par Goldman Sachs via sa fondation. 

Investissement de 500 millions de dollars

Déjà déployé depuis une dizaine d’années aux Etats-Unis, puis au Royaume-Uni, le "10.000 small businesses" est considéré comme un mini-MBA. Un programme qui correspond à une réelle ambition puisqu'un budget de 500 millions de dollars lui a été consacré outre-Atlantique. Pour la France, trois promotions annuelles sur trois ans sont pour l'instant prévues, soit environ 210 entrepreneurs formés, pour un budget de "plusieurs millions d'euros". "Les modules de formation déjà éprouvés sont importés et adaptés avec notre partenaire, l'Essec" poursuit Pierre Hubry, qui travaille depuis des mois a ce projet avec ses équipes.

Le choix de la France

Quel est l'intérêt de candidater?  D'abord avoir le double label Essec-Goldman Sachs peut s’avérer fort utile. L’idée est bien d’apporter de la compétence et de l’expertise, mais aussi du "réseau"  explique David Salomon, le patron mondial de la banque américaine pour qui "ce lancement démontre notre engagement envers le marché français, à un moment décisif où les TPE/PME françaises cherchent à rebondir après l’impact de la crise sanitaire et à en ressortir plus fortes et plus solides." Pierre Hubry complète: "la formation est très pratique, il s'agit de plancher sur chaque cas d'entreprise, sur chaque projet de croissance". 

Bruno Le Maire aux anges

Le fait que Goldman Sachs, qui vient de sortir des résultats historiques (un bénéfice net de 3,5 milliards de dollars au troisième trimestre, soit le double de la période équivalente en 2019), s'intéresse de si près au tissu économique et entrepreneurial de notre pays est vécu comme une bénédiction par le gouvernement français. Dans le communiqué diffusé par  Goldman Sachs et l’Essec, on trouve ainsi une citation du ministre de l’Economie, des finances et de la relance selon lequel "le programme 10,000 Small Businesses lancé par Goldman Sachs est une formidable démonstration de l’attractivité de la France."

Stratégie de "communauté"

Pour l’américain, le déploiement de ce programme s'inscrit dans une double stratégie. D'abord, communautaire. Les entrepreneurs sont considérés comme tels, et le programme est mis en parallèle avec les investissements de la fondation Goldman Sachs auprès d'autres "communautés", comme les femmes ou des minorités visibles. Ensuite, la banque, connue comme banque d'affaires et d'investissement des très grandes entreprises est en train d'élargir sa palette. Le lancement du programme  en France correspond ainsi à une stratégie exposée l’an dernier qui vise à s’intéresser de plus en plus aux PME, y compris en Europe. L’idée est de repérer environ 1.200 sociétés prometteuses sur le Vieux Continent, avec un penchant pour les entreprises familiales. La banque, qui fait feu de tout bois, a par ailleurs annoncé en juin dernier un partenariat avec Amazon pour distribuer du crédit aux PME. Un service pour l’instant limité aux Etats-Unis. Selon Pierre Hubry, l'initiative 10.000 Small Businesses est " tout à fait distincte", puisque d'un point de vue business Goldman Sachs ne s'intéresse pas aux entreprises dont la valeur d'entreprise est inférieure à 500 millions d'euros. 

Insuffler l'esprit entrepreneurial

Même si le programme "10.000 small businesses" dépend de la Fondation Goldman Sachs et d'une logique philanthropique, et pas de la banque, il est certain qu’être passé par cette formation permet d’entrer dans le radar de ses équipes. Pierre Hubry a d'ailleurs bien l'intention de cultiver cette relation pour insuffler l'esprit entrepreneurial aux cerveaux de la banque d'affaires à Paris. 

Pierre-Henri de Menthon

 Par challenges

 

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