
Si Joe Biden est un fervent partisan de ce mode de scrutin, Trump lui en revanche ne perd jamais une occasion de crier à la “fraude massive”, “à “l’élection truquée”, assurant que le seul moyen qu’ont les démocrates de gagner, c’est en trichant. Une rhétorique que le locataire de la Maison Blanche voudrait autoréalisatrice et qui agace d’ailleurs jusque dans son propre camp.
“La seule façon pour nous de perdre cette élection c’est si elle est truquée”, ”Vous allez voir des trucs avec ces bulletins, de la corruption comme jamais, vous allez voir une élection truquée”, “des bulletins seront volés, on ne saura pas d’où ils viennent, ce n’est pas seulement le comptage des bulletins”, déclare notamment dans cette vidéo montrant les nombreuses fois où il s’en est pris au vote par correspondance
Mais de fait, dans les couloirs de la campagne démocrate, les équipes sont déjà sur le pied de guerre, et se préparent au scénario du “mirage rouge”. Celui dans lequel, Trump serait donné gagnant le lendemain du vote, avant d’être rattrapé finalement par les voix en faveur de Biden, quelques jours, voire plusieurs semaines plus tard. Ce que le camp Trump ne manquerait pas d’attaquer devant les tribunaux.
Ces centaines d’avocats dans le camp Biden
C’est dans cette optique de bataille juridique que la campagne de Biden a récemment renforcé ses équipes sur le plan légal, relaie le New York Times. Si bien qu’elle dénombrerait désormais plusieurs centaines d’avocats. Pour les coordonner et organiser les différents services, ils ont été placés sous la houlette de Dana Remus, conseillère générale du candidat démocrate, et de Bobo Bauder, lui-même ancien conseiller du président Barack Obama. Parmi leurs prérogatives: s’assurer que les électeurs sachent comment voter, surveiller les interférences étrangères, ou encore gérer une élection en temps de pandémie.
À l’intérieur de ce “multi programme”, le camp démocrate a également constitué une plus petite équipe, la “litigation unit”, dirigée par Donald B. Verrilli Jr. et Walter Dellinger, qui ont tous deux été avocat général des États-Unis. Cette fois, il s’agira d’aller défendre État par État les modes de comptage et de validation des bulletins. Ils seront aidés également par des cabinets d’avocat et en liaison avec Eric H. Holder Jr., ancien ministre de la Justice sous Barack Obama.
Une équipe dont les nominations éminentes montrent que le camp démocrate reste marqué par la présidentielle de 2000 opposant Al Gore à George Bush et au cours de laquelle un imbroglio avait conduit au recomptage des voix en Floride. À cette époque, le parti républicain avait engagé une large et solide équipe juridique largement impliquée dans tout le processus, contrairement au candidat démocrate, qui avait alors refusé de voir dans le recomptage un processus politique, pointe le New Yorker.
La bataille juridique a déjà commencé
En réalité, les équipes de Trump et Biden n’ont pas attendu le 3 novembre pour commencer à s’affronter sur le terrain judiciaire. En Pennsylvanie, dans le New Jersey, l’Iowa, le Montana ou encore le Nevada, les équipes républicaines ont saisi la justice contre les autorités pour avoir facilité le vote par correspondance. Dans l’un, ils accusent les services d’avoir envoyé des bulletins avec des informations personnelles préremplies. Dans l’autre, ils pointent du doigt l’envoi de bulletins de vote par correspondance à tous les électeurs actifs. Ailleurs, ils refusent que la date limite d’acceptation des bulletins soit élargie.
Pour le moment, trois décisions de justice ont renvoyé les plaintes républicaines, mais ce type de bataille juridique pourrait se poursuivre jusqu’au 3 novembre. Si bien que cela pourrait avoir un impact sur le scrutin.
De son côté, le parti républicain n’a pas donné de détails concernant ses équipes juridiques. Le comité a toutefois indiqué qu’il état prêt à dépenser jusqu’ à 20 millions de dollars pour les procès qui suivraient l’élection. Il s’appuie également sur le Honest Elections Project, une organisation conservatrice qui a notamment lancé une grande campagne contre le vote par correspondance. Surtout, Trump, qui a déjà annoncé qu’il pourrait ne pas accepter les résultats de l’élection, n’hésitera pas à se tourner vers la Cour suprême, où le remplacement de Ruth Bader Ginsburg fait largement pencher la balance en faveur de la droite conservatrice.
Par HuffPost
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