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Coronavirus: Suisse: Près de 1500 salariés dans 76 entreprises sont déjà concernés. L’hôtellerie et les voyages sont durement touchés.

Économie au ralenti: le spectre du chômage partiel plane sur les entreprises

Coronavirus: Près de 1500 salariés dans 76 entreprises sont déjà concernés. L’hôtellerie et les voyages sont durement touchés.

Les autorités ont prévu un fonds de près de 100millions pour soutenir les entreprises.
«Je n’ai jamais connu une telle crise de toute ma carrière.» Il y a beaucoup d’inquiétude dans la voix de Thierry Lavalley, directeur du Fairmont Grand Hotel Geneva (anciennement Kempinski) et représentant des hôteliers genevois. «Nous sommes entrés dans un tunnel dont nous ne sommes malheureusement pas près de voir la sortie. Tout est annulé: les meetings, les congrès, le tourisme d’affaires. Les gens ne se rendent pas encore compte de la crise économique que nous vivons et des répercussions qu’elle aura», poursuit-il.
Formalités facilitées
Le taux de remplissage actuel des hôtels genevois est famélique: entre 10 à 15%, indique le président de la Société des hôteliers de Genève. Pour beaucoup, la solution du chômage partiel s’impose et l’établissement de Thierry Lavalley ne fait pas exception. «Jusqu’à présent, nous avons géré la situation en adaptant les plans de vacances des collaborateurs. Mais la prochaine étape, ce sera une demande de réduction d’horaire de travail.» En d’autres termes, une demande de chômage partiel à adresser à l’Office cantonal de l’emploi (OCE). D’autant qu’après les annulations des Salons de l’auto et de la haute horlogerie, la fermeture des portes des États-Unis aux vols européens, annoncée par le président Donald Trump dans la nuit de mercredi à jeudi, porte un nouveau coup dur au secteur.
Pour atténuer le choc du ralentissement économique, le Conseil d’État a annoncé la création d’un fonds de 95 millions afin d’augmenter sa capacité à garantir les crédits octroyés aux entreprises en difficulté.
«Nous sommes entrés dans un tunnel dont nous ne sommes malheureusement pas près de voir la sortie»
Il n’empêche, les autorités s’attendent à voir affluer les demandes de chômage partiel. Durant les dix derniers jours (du 2 au 11 mars), l’Office cantonal de l’emploi a déjà reçu 76 demandes d’entreprises concernant 1415 travailleurs. Depuis mercredi, les formalités administratives ont été facilitées et le délai de préavis a été réduit à trois jours. Pour obtenir un dédommagement, l’employeur doit expliquer «de façon crédible» que les pertes de travail auxquelles il s’attend dans son entreprise sont dues à l’apparition du coronavirus.
Certaines corporations se sentent d’ores et déjà oubliées et se font entendre. C’est le cas des chauffeurs de taxi. «Depuis le début de cette crise, notre activité a baissé de 30 à 40%. Et pourtant, on nous dit déjà que ce fonds ne nous est pas destiné et on sait qu’on ne peut pas bénéficier du chômage», critique Sophie, chauffeuse de taxi.
Thierry Lavalley, lui, se pose la question des effets que pourront avoir les mesures étatiques. «Comment les sociétés privées vont pouvoir toucher cet argent? Est-ce qu’on va avoir un chèque à la fin du mois? Je crains que l’on ne ressente pas immédiatement les bienfaits de cette aide.»
Le dirigeant regrette surtout la paralysie de l’économie à coups de mesures drastiques. «Pour avoir une attitude exemplaire, les autorités privilégient la santé de manière totale. Mais on ne réfléchit peut-être pas assez aux conséquences. Les économies genevoise, suisse et internationale vont y laisser des plumes.»
Du travail, pas de revenu
Un vent de panique souffle également dans les agences de voyages. «Les annulations ont commencé il y a deux ou trois semaines. Désormais, elles sont très nombreuses», relate Olivier Emch, président du Groupement des agences de voyages de Genève.
Ces jours, les professionnels du secteur passent beaucoup de temps au téléphone avec des clients actuellement à l’étranger ou sur le point de partir. La tâche est d’autant plus complexe que les compagnies aériennes annulent des vols. «Nous passons l’essentiel de notre temps à chercher des solutions. C’est notre priorité et peut-être une occasion de montrer que notre force, c’est le service, alors que ceux qui sont passés par internet pour leurs réservations se retrouvent seuls. Alors oui, nous travaillons beaucoup en ce moment, mais nous ne faisons pas de revenu…» concède le représentant de la branche. Le chômage partiel? «Pour un certain nombre d’agences, ce sera inévitable.»
Annuler les vacances?
À l’approche de Pâques, la question se pose pour ceux qui ont réservé des vacances. Faut-il annuler ses projets? «Il est normal que certains clients ne soient pas à l’aise à l’idée de partir. Mais sans directives claires du Département fédéral des affaires étrangères concernant un pays en particulier, il est difficile de se faire rembourser», rappelle Olivier Emch. Son agence, Executive Travel, propose aux clients de repousser les départs. Mais le directeur constate également que certains voyageurs maintiennent leurs projets, à l’instar d’un groupe qui se rendra en Israël ces prochaines semaines. À moins que la situation ne change encore.
Par tdg.ch

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