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Donald Trump s'expose à un crime de guerre en Iran avec des raids sur des sites culturels

Le président américain est passé en 48 heures d'une volonté de "désescalade" aux menaces de raids "très rapides et très durs".

INTERNATIONAL - Donald Trump a lancé un avertissement brutal à l’Iran ce samedi 4 janvier: si Téhéran vient à attaquer les États-Unis ou ses intérêts en représailles de la mort du général Soleimani -tué à Bagdad par les Américains-, des frappes seront lancées sur 52 sites “très rapidement et très durement”.
Parmi ces sites iraniens, certains sont “de très haut niveau et très importants pour l’Iran et pour la culture iranienne”, a précisé le président républicain alors que la tension ne fait que monter entre les deux pays.
Une menace proférée sur Twitter où plusieurs experts se sont rapidement outrés du fait que des attaques sciemment dirigées vers des lieux culturels  enfreindraient plusieurs lois et seraient tout bonnement considérées comme un crime de guerre. Un avis partagé par le ministre iranien des Affaires étrangères. “Viser des sites culturels est un crime de guerre. Il menace encore de commettre de nouvelles violations [...] des normes impératives du droit international”, a commenté Mohammad Javad Zarif.

Convention de Genève 

S’il venait à passer à l’acte, Trump s’exposerait au crime de guerre en enfreignant le droit tel qu’il est inscrit dans la Convention de Genève, dont les États-Unis sont signataires, s’alarme notamment Ryan Goodman, professeur de droit à la New York University et ancien du ministère de la Défense.
l y est précisé qu’il “est interdit de mener des actions hostiles contre les monuments historiques, les œuvres d’art ou lieux de culte qui représentent l’héritage culturel ou spirituel des peuples”. 
“Et j’insiste en plus sur cela: tout personnel ou représentant officiel américain qui exécuterait cet ordre de Trump serait passible de poursuites au nom du U.S. War Crimes Act, 18 U.S. Code § 2441”, précise encore Ryan Goodman.
La Cour pénale internationale (CPI) prend, elle aussi, ces crimes au sérieux. En septembre 2016, elle a condamné Ahmad Al Faqi Al Mahdi à neuf ans de prison pour avoir détruit en 2012 des mausolées classés au patrimoine mondial de l’humanité à Tombouctou. C’était alors le premier procès international se concentrant sur la destruction de monuments historiques et religieux.

Cour pénale internationale

Si le Statut de Rome de la CPI a été signé sans être ratifié par les États-Unis et l’Iran, la Cour peut avoir compétence sur des crimes de pays ou ressortissants non membres sur recommandation du Conseil de sécurité des Nations unies.
En mars 2017, quelques mois après la destruction de sites archéologiques à Palmyre par Daech, le Conseil de sécurité de l’Onu a justement adopté à l’unanimité une résolution faisant de la destruction de sites du patrimoine culturel un crime de guerre.
“J’ai du mal à croire que le Pentagone proposerait à Trump des frappes visant des sites culturels iraniens. Trump ne s’intéresse peut-être pas aux lois qui régissent les conflits, mais le personnel du ministère de la Défense et les avocats oui”, ose espérer de son côté Colin Kahl, ancien conseiller à la sécurité de Joe Biden ayant travaillé à la Défense.
Par  Le HuffPost

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