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Au Royaume-Uni, le «Brexode» des Européens prend de l’ampleur

La gare internationale de Saint-Pancras, à Londres.
L’immigration de citoyens du continent vers le Royaume-Uni est au plus bas depuis l’entrée de
la Pologne et de la Hongrie dans l’UE.
La campagne électorale pour les législatives britanniques du 12 décembre bat son plein, pour lesquelles le Parti conservateur du premier ministre Boris Johnson promet de «mettre en œuvre le Brexit» au plus vite. Pourtant, l’un des principaux objectifs de ses promoteurs lors du référendum de 2016 est déjà atteint. 
Le niveau de l’immigration de ressortissants européens au Royaume-Uni est au plus bas depuis 2003, soit avant l’entrée de dix pays de l’Est dont la Pologne, la Hongrie ou la Lituanie dans l’Union européenne. Sans même l’avoir fait juridiquement, le pays a ainsi «repris le contrôle» de ses frontières, comme promis par le slogan des partisans de la sortie de l’UE à l’époque du référendum.
Le solde migratoire net pour les Européens sur un an atteignait 48.000 personnes en juin 2019, contre 219.000 en mars 2015. Les arrivées ont diminué d’un tiers en quatre ans, tandis que les départs d’Européens du pays ont doublé en six ans.
Pénuries sur le marché de l’emploi
Si le gouvernement entend loger les Européens à la même enseigne que les citoyens du reste du monde après le Brexit, cette hémorragie pose des difficultés aux entreprises. La Confederation of British Industries (CBI), le patronat, s’inquiète de «pénuries à tous les niveaux de compétences», dans une situation de quasi-plein emploi. Le service de santé national (NHS) peine à recruter.
Les Européens s’inquiètent pour leurs droits à rester au Royaume-Uni et sont moins motivés pour s’y installer en raison de la baisse de la livre sterling qui réduit l’écart salarial avec leurs pays d’origine. 
«Beaucoup font leurs valises après trois ans d’incertitude. Qui va construire ces logements promis par tous les grands partis dans leurs programmes? Qui va combler les 47.000 postes d’infirmières non pourvus dans le service de santé national (NHS) si tant de gens s’en vont?» s’interroge Maike Bohn, cofondatrice du mouvement The3million, qui représente les Européens installés Outre-Manche.
Réponse: des immigrants venus du reste du monde, dont la courbe des arrivées s’envole parallèlement au déclin de celles d’Européens. Mais ils sont soumis à une réglementation très contraignante sur les visas, avec des seuils de salaires élevés. Le Parti conservateur affiche sa volonté d’une politique d’immigration élitiste, pour n’attirer que les profils les plus qualifiés. Or, note Matthew Fell, de la CBI, «pour bâtir de nouveaux logements et des écoles, on n’a pas besoin que d’architectes et d’ingénieurs, mais aussi de maçons et de plombiers».

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