L’an prochain, en Afrique subsaharienne, vingt-quatre pays verront leur revenu par habitant augmenter plus vite que le reste du monde et vingt-et-un autres devraient, au contraire, enregistrer une croissance par habitant plus faible que la moyenne mondiale.
C’est ce qui ressort du dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives économiques en Afrique subsaharienne, présenté, ce lundi 28 octobre, à Abidjan. Le FMI table sur une croissance de 3,6 % en 2020 sur cette zone, contre 3,2 % en 2019. Dans ce rapport intitulé Faire face à l’incertitude, le FMI liste les risques de dégradations qui pèsent sur la croissance telle que les menaces macroéconomiques, sécuritaires, climatiques ou sanitaires.
Pour le FMI, la pression démographique ne fait pas partie des risques de dégradation de la croissance à court terme, mais à long terme oui. Pour le Fonds, la croissance par habitant doit être relevée et davantage inclusive. Et pour inscrire les résultats sociaux dans la durée, il va falloir, d’ici dix ans, créer beaucoup plus d’emplois, surtout dans les pays pétroliers.
« À l’horizon 2030, la région devra créer à peu près 20 millions d’emplois par an. Il s’agit de doubler le nombre de créations d’emplois. C’est une tâche énorme mais c’est un défi qui doit être relevé pour assurer la stabilité macro-économique ainsi que la cohésion sociale », a déclaré Papa Ndiaye, l’auteur du rapport.
Formation de la jeunesse
Jean-Luc Ménudier, directeur général d’Uniwax, représentait le secteur privé lors de la remise du rapport du FMI. « On a un déficit énorme en matière de formation, constate-t-il. Si on veut former le capital humain qui pourra réaliser nos ambitions du futur, il faut absolument qu’on accélère le développement des formations de nos jeunes, les retenir, qu’ils arrêtent d’essayer de traverser la Méditerranée pour aller chercher un monde meilleur à l’extérieur prenant des risques énormes et que l’on crée le capital humain du futur. Il est de plus en plus difficile, pour des entreprises, en particulier en Côte d’Ivoire, aujourd’hui, de trouver du personnel qualifié. Pour faire ces développements avec des hautes technologies, etc, nous sommes obligés de recruter dans la diaspora mais elle a ses limites. Il y en a qui ne veulent pas revenir. On a de plus en plus de mal à trouver. Il faut donc que l’on fasse quelque chose dans ces domaines-là », a-t-il appelé.
Pour faire face aux menaces à plus court terme, le FMI préconise notamment de renforcer la résilience des pays d’Afrique subsaharienne, c’est-à-dire mobiliser des recettes, fiscales notamment, améliorer les finances publiques pour financer les besoins de développement et diversifier l’économie pour être moins vulnérable aux chocs.
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