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Une jeune Palestinienne de Syrie expulsée de Suède : "Je n’ai nulle part où aller"

Line Al-Khatib, 27 ans, a fui la guerre en Syrie en 2012. Elle a demandé l'asile en Suède avec son père et son frère. Crédit : compte facebook de Line Al-Khatib. 

Line Al-Khatib, une jeune réfugiée palestinienne née en Syrie, et son père se sont vus refuser l’asile en Suède. Stockholm veut les renvoyer au Liban où vivent la mère et la sœur de Line. Mais Beyrouth ne veut pas d’eux en raison de leur statut de réfugiés palestiniens.


Line Al-Khatib et son père ne savent plus où ils vont pouvoir vivre. Installés en Suède depuis près de cinq ans, la jeune femme de 27 ans et son père ont reçu un ordre d'expulsion du pays.
Mais ni la fille, ni le père ne peuvent entrer au Liban en raison de leur statut de réfugiés palestiniens. Depuis plusieurs années, les Palestiniens de Syrie rencontrent de plus en plus de difficultés à obtenir des visas. Le pays, débordé par l'afflux de réfugiés syriens, a verrouillé les entrées sur son territoire*. 
La mère de Line est pourtant Libanaise, elle vit là-bas, mais, en vertu de la loi en vigueur au Liban, elle ne peut pas donner sa nationalité à ses enfants.

Au cours des deux dernières semaines, Line Al-Khatib s’est rendue tous les jours à l’ambassade du Liban à Stockholm, dans l’espoir d’obtenir un visa, en vain. "La femme qui nous a reçus a dit au responsable [du service d’immigration] qui était avec moi ‘Nous avons déjà des milliers de Palestiniens, nous n’en voulons pas plus. Je ne peux pas lui donner un visa même si sa mère est Libanaise’", a-t-elle confié à InfoMigrants.
"Je ne sais pas ce qui va se passer maintenant. J'ai un emploi permanent en Suède, je continue à travailler mais je ne sais pas si la police peut venir me chercher tout à coup. Je n'ai pas de réponses", a expliqué la jeune femme à la chaîne de télévision suédoise SVT Nyheter.
La famille a quitté la Syrie en 2012 pour le Liban
Dans cette famille originaire de Syrie, le père est réfugié palestinien et la mère libanaise. Pour fuir la guerre, ils quittent la Syrie en 2012 pour le Liban. Mais le pays est débordé par l’afflux de migrants syriens et leurs conditions de vie sont très dures.
Line, son père et son petit frère prennent alors la route pour tenter de rejoindre l’Europe. Au terme de leur périple, ils arrivent en Suède. Dès leur arrivée, Stockholm refuse l’asile à Line et son père. Son frère, lui, obtient le statut de réfugié pour le protéger de la mobilisation obligatoire pour tous les jeunes hommes en Syrie.
À la suite de ce premier refus, Line cherche à se rendre au Liban mais la jeune femme ne peut même pas monter dans l'avion en raison de son statut de réfugiée palestinienne. La jeune femme est contrainte de rester en Suède. Quelques mois plus tard, Line et son père déposent une seconde demande d’asile : nouveau refus. Faute de titre de séjour, ils obtiennent un visa de 16 mois qui a expiré le 5 août.

"Les Suédois me demandent de partir, mais pour aller où ?"
Line se dit "en colère et épuisée". "Je ne peux plus supporter ce qu’il m’arrive. Personne ne peut imaginer ce que cela signifie d’être née sans papiers […] Je n’en peux plus de vivre dans le flou, sans pouvoir envisager de solution. Je n’ai nulle part où aller dans le monde."
Line est arrivée illégalement en Europe et ne possède pas de passeport. Elle ne peut donc même pas se rendre dans un autre pays européen. "[Les Suédois] ne peuvent pas me déporter au Liban, ni en Syrie. Pourtant, ils me demandent de partir, mais où?", s’interroge-t-elle. "J'ai rencontré de nombreuses familles palestiniennes, syriennes et libanaises dans la même situation que moi. Certaines sont dans cette situation depuis 12 ans."
Selon l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, fin 2015, il y avait environ 30 000 apatrides en Suède.
*Le Liban compte environ un million et demi de réfugiés syriens, pour une population de 4 millions d’habitants. Une question épineuse qui provoque régulièrement des polémiques dans le pays du Cèdre.
Par infomigrants.net 

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