
Le parti anti-immigration du ministre de l’Intérieur Matteo Salvini est arrivé en tête des élections européennes en Italie. Les villes et régions en première ligne dans l’accueil des migrants – Vintimille, Lampedusa, Bardonecchia, Riace – ont largement voté pour l’extrême-droite.
L’homme fort de la politique italienne, Matteo Salvini, a triomphé dimanche 26 mai lors des élections européennes, renforçant ainsi son emprise sur le gouvernement populiste au pouvoir à Rome. Son parti d’extrême-droite, eurosceptique et anti-migrants, est arrivé en tête des suffrages avec 34,3% des voix, devant le Parti démocrate qui comptabilise 23,5% des votes.
Un chiffre qui a connu une nette progression par rapport aux dernières élections. Lors du dernier scrutin européen de 2014, la Ligue dépassait à peine les 6%.
"Si quelque chose a changé, c’est grâce à ce monsieur qui a fermé les ports"
Un succès donc pour l’actuel ministre de l’Intérieur. "Si quelque chose a changé, c’est grâce à ce monsieur qui a fermé les ports" aux migrants, a réagi Matteo Salvini, parlant de lui à la troisième personne.
Le "capitaine", comme le surnomment ses partisans, a été plébiscité sur tout le territoire, particulièrement dans les régions touchées de plein fouet par l’afflux migratoire où il est arrivé en tête.
Partout, les villes au contact de la crise migratoire ont voté à plus de 40% pour le parti d’extrême-droite. À Lampedusa, l’île italienne la plus proche des côtes libyennes qui continue de voir arriver des embarcations de migrants, la Ligue a recueilli 45,8% des voix. Même constat à Vintimille, la commune frontalière sur la côte ligure qui voit passer depuis des années des migrants tentant de rejoindre la France, où son score atteint 44%. À Bardonecchia, la dernière gare pour ceux qui franchissent des Alpes en direction de la France, la Ligue obtient 41%.
Autre symbole, la ville de Riace, longtemps un modèle dans l’accueil des migrants, a également placé en première position le chef du parti d’extrême-droite avec 30% des votes.
Le "médecin de Lampedusa", pro-migrant, élu eurodéputé
"Cela montre que la demande d’une immigration limitée, contrôlée, n’est pas seulement un caprice de Salvini", a déclaré dimanche le ministre de l’Intérieur, continuant à parler de lui à la 3e personne. "Les Italiens le demandent et c’est l’une des premières batailles que nous allons gagner dans la nouvelle Europe".
Depuis son arrivée au pouvoir en juin 2018, le chef de la Ligue a durci la politique migratoire italienne, à travers notamment un décret-loi adopté fin novembre. Le ministre de l’Intérieur refuse désormais tout débarquement des navires humanitaires sur son sol. Il répète à l’envi que tous les ports italiens sont fermés aux migrants.
Matteo Salvini a également supprimé les titres de "séjour humanitaire", contraignant des réfugiés à retourner dans l’illégalité ; il a fermé les centres d’accueil jugés "trop petits" pour les regrouper dans des structures plus grandes. Dernière mesure en date : il souhaite faire payer une amende aux navires humanitaires qui débarquent en Italie, allant de 3 500 à 5 500 euros par migrant secouru.
Seule compensation pour les militants d’aide aux sans-papiers italiens, le "médecin de Lampedusa", Pietro Bartolo, qui a passé plus de trente ans de sa vie à soigner les exilés, a été élu dimanche eurodéputé dans les rangs du Parti démocrate. "Je proposerai la révision de la convention de Dublin pour donner aux personnes qui arrivent" en Italie "la possibilité de rejoindre le pays dans lequel ils désirent vivre", avait-il déclaré avant les élections.
Par infomigrants.net
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