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Crise anglophone au Cameroun: la solution miracle enfin trouvée par l’ONG International Crisis Group

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On semble encore loin d’un retour au calme dans les régions du Nord-ouest et le Sud-ouest. Trois ans
après leur démarrage, les affrontements entre armée et séparatistes se font de plus en plus violents avec comme bilan des dizaines de morts dans le rang de l’armée et des sécessionnistes chaque mois.
Dans un étude publiée ce jeudi l’ONG International Crisis Group a émis des pistes de sortie de crise prenant en compte le pouvoir de Yaoundé, les fédéralistes et les sécessionnistes. Extrait…
La crise anglophone s’embourbe : le pouvoir et les séparatistes campent sur des positions à priori irréconciliables, tandis qu’aucun camp ne semble en mesure de l’emporter militairement à court terme. Sortir de cette impasse requiert de combiner une forte pression interne et internationale. Les Camerounais qui prônent des solutions de compromis (société civile, opposition, anglophones fédéralistes et pro-décentralisation) doivent pousser le pouvoir et les séparatistes à participer à la conférence anglophone et par la suite au dialogue national.
Parmi eux, les Camerounais francophones ont un rôle particulier à jouer, au niveau des partis politiques, de l’Eglise et de la société civile, pour montrer au pouvoir qu’ils sont solidaires de leurs compatriotes anglophones. Mais ils ne peuvent l’emporter face à la ligne dure des deux belligérants sans un soutien international résolu. Les acteurs internationaux peuvent encourager les concessions de part et d’autre en récompensant les parties qui accepteraient de modérer leurs positions et en sanctionnant celles qui maintiendraient une ligne plus intransigeante. Pour y parvenir, les acteurs internationaux doivent d’abord harmoniser leurs positions.
Rétablir la confiance et sortir du cycle de destruction
Un règlement de la crise anglophone devra passer par la confrontation des points de vue du gouvernement et des anglophones, y compris des séparatistes, car ces derniers ont la main haute sur les milices armées. Un certain nombre de concessions mutuelles pourrait permettre de créer un minimum de confiance entre belligérants et de sortir du cycle de destruction. Il importe que les acteurs internationaux poussent pour des concessions réciproques à chaque étape, afin d’éviter que les blocages ne soient prétextes à l’immobilisme.
S’agissant du pouvoir
Dans le cadre d’un discours réconciliateur, le président de la République devrait reconnaitre l’existence du problème anglophone et les abus des forces de sécurité, et s’engager à mieux prendre en compte le besoin d’autonomie exprimé par les populations anglophones. Le président devrait ensuite initier des enquêtes sérieuses sur les membres des forces de sécurité soupçonnés d’avoir commis des abus, prévoir des compensations pour les victimes et engager la reconstruction des localités détruites.
Il devrait procéder à un large remaniement du gouvernement, ainsi que de la haute administration et du personnel des forces de défense et de sécurité afin de révoquer tous ceux qui alimentent le conflit par des discours haineux, et de mieux intégrer les anglophones non séparatistes qui bénéficient d’une certaine crédibilité auprès de la population anglophone.
Il devrait se montrer disposé à respecter les spécificités anglo-saxonnes des systèmes éducatif et judiciaire dans les zones anglophones.
Le gouvernement ne devrait pas poser de conditions à un dialogue avec les séparatistes sur la forme de l’Etat (décentralisation, régionalisme ou fédéralisme), même s’il considère que l’unité du pays n’est pas négociable.
Le gouvernement devrait libérer des centaines d’activistes anglophones et d’acteurs clés tels que les membres du gouvernement intérimaire et l’activiste et animateur radio Mancho Bibixy pour donner un signal symbolique fort et créer des conditions favorables aux pourparlers.
Au lieu de faire obstacle à la conférence générale anglophone, il devrait l’encourager car elle pourrait donner plus de poids aux opinions fédéralistes et prodécentralisation face aux séparatistes. Le gouvernement devrait enfin différer les prochaines élections régionales, qui pourraient susciter des violences dans les régions anglophones, pour qu’elles aient lieu après la Conférence générale anglophone et le dialogue sur la forme de l’Etat.
S’agissant des séparatistes
Les séparatistes doivent d’abord dialoguer entre eux. Il est important que les plus pragmatiques fassent comprendre à leurs collègues, y compris ceux qui ont perdu des proches, que la lutte armée ne sera pas soutenue par les acteurs internationaux et constitue une voie sans issue politique. Les éléments les plus intransigeants bénéficiant du soutien d’une grande partie des activistes de base, un tel effort de persuasion est crucial pour éviter des dissensions plus importantes au sein du mouvement séparatiste, qui rendrait encore plus périlleuse la route vers le dialogue. Une fois la jonction faite entre ces divers courants du camp séparatiste, ils devraient engager des discussions avec les fédéralistes en vue du dialogue ultérieur avec le gouvernement camerounais.
Pour montrer leur bonne foi, ils devraient abandonner leur stratégie de boycott de l’école. Il est peu probable que les séparatistes renoncent à priori à un débat sur la séparation. Mais étant donné que les acteurs internationaux ne soutiennent pas leur projet sécessionniste, ils devraient se montrer prêts dès maintenant à discuter d’autres options qui pourraient conférer une plus grande autonomie aux régions anglophones et répondre aux demandes de la population quant au respect des spécificités de leurs régions.
En contrepartie des sanctions contre les forces de sécurité responsables d’abus, les séparatistes doivent exclure les combattants ayant commis des exactions contre les civils. Enfin, ils doivent renoncer aux villes mortes du lundi.
S’agissant des fédéralistes
Ils devraient engager des discussions avec les séparatistes les moins intransigeants pour les convaincre de prendre part à la conférence générale anglophone. Ils devraient élaborer et mener une campagne internationale en faveur de la résolution pacifique du conflit, pour ne pas laisser le terrain international aux seuls séparatistes.
Enfin, si le gouvernement camerounais continue de s’opposer à la conférence générale anglophone, ils devraient proposer à ses organisateurs qu’elle se tienne hors du Cameroun. Pour ce faire, l’appui matériel des partenaires du pays tels que l’UE et les Etats-Unis sera nécessaire.

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