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UN FRANÇAIS DÉNONCE LA MANIPULATION DE L’AMPLEUR DE LA FRANCE AU CAMEROUN PAR PAUL BIYA

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UN FRANÇAIS DÉNONCE LA MANIPULATION DE L’AMPLEUR DE LA FRANCE AU
CAMEROUN PAR PAUL BIYA
Depuis l’élection Présidentielle du 07 octobre 2018 au Cameroun, les Camerounais observent les agissements de leurs principaux pays amis, de l’Union Africaine, des autres organisations internationales qui œuvrent au Cameroun et dont l’influence sur le pays est avérée. Leurs réactions sont d’autant plus scrutées tant cette élection a débouché sur une crise post-électorale qui perdure, le conseil constitutionnel ayant rejeté tous les recours présentés lors des débats retransmis en direct par la télévision nationale comme jamais avant dans ce pays.
Il faut rappeler que le Président de la République a été élu dans un scrutin à un tour et que le corps électoral est composé d’à peine 6 millions d’électeurs pour une population estimée à plus de 25 millions. C’est dire qu’avec 8 candidats à la dernière élection présidentielle du 07 octobre 2018, le vainqueur pourrait recueillir moins de 2 millions de voix.
Fondement de la crise post-électorale et marches pacifiques réprimées avec violence
Sur la base des procès -verbaux établis juste après la fermeture des bureaux de vote le 07/10/2018 à 18h, le candidat Maurice KAMTO, leader du parti MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun) s’est déclaré vainqueur dès le Lundi 08/10/2018, et a en outre fait un recours en annulation des résultats de certains bureaux de votes où des irrégularités ont été constatées devant le Conseil Constitutionnel.
Lors des débats télévisés liés a ce recours, les avocats du MRC ont mis à nu et en mondovision, la partialité du conseil constitutionnel constitué uniquement des membres du parti au pouvoir choisis par Paul Biya, candidat à sa propre succession. Ce débat a également mis en lumière le système de fraudes mis en place par le parti au pouvoir RPDC et l’organisme ELECAM en charge des élections, en démontrant que les procès-verbaux sur la base desquels ce conseil s’apprêtait à proclamer les résultats de l’élection Présidentielle étaient des faux. Ce conseil a également refusé d’exploiter un dispositif du code électoral Camerounais ; notamment l’article 107 qui lui donne la possibilité de mener des investigations pour rétablir la vérité des urnes en confrontant les PV départementaux tels que présentés par l’organe de gestion des élections aux PV sortis des urnes, et ce bureau de vote par bureau de vote.
Cette manière de rétablir la vérité des urnes tel que demandé par le MRC au Cameroun, n’est ni plus ni moins que celle que notre pays par la voix du Ministre des Affaires Étrangères Jean Yves LE DRIAN a promptement exigée lors de l’élection Présidentielle en République Démocratique du Congo où l’opposant soutenu par notre pays a semblé contester les résultats issus des urnes. On est en droit de se poser la question du deux poids deux mesures concernant le cas du Cameroun, car il aurait été logique et cohérent que la France soutienne aussi la vérification des votes comme demandé par le MRC, ou comme exigé par elle devant le Conseil de sécurité des nations Unis pour le cas de la RDC.
Malgré ces faux documents et d’autres éléments de preuves présentés dans leurs argumentaires par les avocats du MRC, la Cour Constitutionnelle a proclamé le Candidat Biya Paul vainqueur quelques jours plus tard. Faut-il le rappeler ce dernier âgé de 87 ans, est au pouvoir depuis 37 ans et n’a été visible que pendant 7mn de discours lors de son unique intervention pendant la campagne électorale en 2018
En considérant que sa victoire lui a été volée, le MRC a alors décidé avec ses alliés de lancer un plan de résistance dont l’un des volets consiste en des manifestations pacifiques au Cameroun. Après celle du 26 janvier 2019 qui sera violemment réprimée par les forces de l’ordre (usant même des balles réelles notamment), son leader, plusieurs cadres de son parti, les leaders des partis qui ont soutenu sa candidature ont été arrêtés. Depuis ces arrestations les partenaires du Cameroun ont eu des attitudes diverses.
L’attitude décevante de notre Chère France qui soutient un pouvoir illégitime et dictatorial
contrairement aux autres partenaires du Cameroun
Parmi les partenaires du Cameroun, la France en est un de premier plan. Il apparait donc nécessaire pour nous citoyens français, d’être informés et alertés de l’attitude de notre pays au Cameroun, et qui est de plus en plus entachée par ce qui ressemble à un déni des valeurs que la France promeut de par le monde.
Rappelons tout d’abord qu’au lendemain de cette élection Présidentielle contestée au Cameroun, Emmanuel MACRON a adressé en sourdine une lettre de félicitation au président Paul Biya. Cette lettre n'apparait pas dans les canaux officiels de la communication de l’Élysée et n’a été rendue publique que par la partie Camerounaise.
En outre, depuis la proclamation des résultats, le comportement du nouvel ambassadeur de la France au Cameroun suscite des interrogations sur l’image du pays de droits de l’Homme que représente la France, alors que perdure des violations régulières et graves des droits de l’Homme et des libertés par le régime de Paul Biya dans un contexte marqué actuellement par la crise postélectorale avec la répression et arrestation des opposants, et par des périls sécuritaires avec des guerres dans certaines régions de ce pays.
Dans ce contexte, il est ici un devoir citoyen d’interpeller le pouvoir politique en France et notre Ambassadeur au Cameroun qui soutiennent aveuglement le régime de Paul Biya.
Absence de pression de la France pour la fin de la guerre civile contrairement aux autres partenaires du Cameroun
Le Cameroun vit une guerre civile depuis octobre 2016 dans les deux régions dont la population est Anglophone (Région du Sud-Ouest et Région du Nord-Ouest). À l’origine, face aux revendications corporatistes des avocats et enseignants Anglophones, le pouvoir arrogant et méprisant a choisi l’usage de la force pour réprimer des revendications corporatistes, plongeant alors ces régions dans une guerre civile avec des conséquences effroyables. Des milliers de morts, des centaines de déplacés à l’intérieur du pays (plus de 440 000 personnes fuyant les zones de conflit), des refugiés à l’extérieur avec plus de 35 000 réfugiés au Nigéria.
La France qui apparait comme le partenaire le plus écouté par Paul Biya semble appuyer cet entêtement du Cameroun à l’usage de la force dans un conflit sans issue, alors que les autres partenaires du Cameroun (les USA, l’Union Européenne, l’Union Africaine, l’ONU, différentes institutions et associations de droits de l’Homme, etc.) sont actifs et font pression sur le Cameroun afin qu’il mette fin à cette guerre et dialogue avec son peuple.
Paris a certes eu quelques rares sorties publiques (mais molles) pour appeler au dialogue, mais ces sorties sont noyées dans d’autres interventions ambiguës où on ne voit pas une prise de position claire. On peut l’illustrer par les propos tenus par le Ministre des affaires étrangères Jean Yves LEDRIAN dans une interview accordée à France 24 qui constate « qu’un président a été déclaré élu par le conseil constitutionnel, par les institutions camerounaises » et que la France a à l’égard de Paul Biya une relation de confiance, mais une relation très exigeante.
Pour sa part, Emmanuel MACRON dans une intervention lors de sa participation au Sommet de l’Union Africaine au Nigeria, parlait de la nécessaire stabilité dans ce pays en guerre en précisant : « j’ai apporté tout mon soutien au gouvernement (Camerounais) pour qu’il puisse aller vers la stabilité ».
Contrairement à la France, l’Union Européenne et l’Union Africaine ont pris des positions claires exigeant la fin du conflit et l’ouverture d’un dialogue inclusif.
Pour sa part, Washington a ferment condamné les fraudes électorales dans un rapport rendu public par le Département d’État Américain. Et face à l’inaction ou au refus de dialogue par le Régime de Yaoundé, il a arrêté sa coopération militaire avec ce régime et retiré ses troupes d’appui à la lutte contre le terrorisme dans la partie nord du Cameroun.
Le Parlement européen vient de sortir une résolution ou il demande l’ouverture du dialogue politique, la reforme consensuelle du code électoral avant toute nouvelle élection, la libération de Maurice Kamto et ses 200 codétenus, etc.
Ces prises de position isolent la France qui apparait comme seul partenaire important du Cameroun à apporter son soutien à un régime de 37 ans dont le chef a 87 ans dans un pays aux performances économiques désastreuses avec une pauvreté indescriptible. Un pays avec une justice arbitraire et aux ordres d’un tyran, un pays qui occupe le rang de 152/180 du classement des pays les plus corrompus au monde, après avoir été le pays le plus corrompu au monde pendant 2 années consécutives en 1998 et 1999 selon le rapport de Transparency International.
Une curiosité est à relever sur la proximité entre la France et le Cameroun concernant l’ancien Ambassadeur de France au Cameroun, Monsieur Yvon OMNES qui y a travaillé 9 ans environ à partir du 12 septembre 1984. Suite à son remplacement par un nouvel ambassadeur qui a pris son poste le 15 Mars 1993), il est resté au Cameroun comme conseiller du président Biya jusqu’à ce jour, soit depuis près d’un quart de siècle (25 ans). Il serait la tête de ce réseau de corruption auquel aurait succombé Gilles THIBAUT
Le peuple Français doit savoir qu’au Cameroun, son principal Représentant en la personne de l’Ambassadeur Gilles THIBAULT semble apparaitre complaisant avec le Régime corrompu et semble également oublier de mettre en avant les valeurs de la France qui sont celles de la liberté, des Droits de l’Homme, de la Démocratie, de la Solidarité.
Notre Ambassadeur aurait-il les mains liées, se serait-il laissé embobiner dans cette ambiance pourrie et dans le système dictatorial mis en place par le régime BIYA à Yaoundé? Car comment comprendre son silence, l’absence de réaction de la France face à cette injustice, face à ces violations des droits de l’Homme, et face à cette répression injustifiée au Cameroun?
Au-delà de cette forfaiture soutenue par la France, il apparait que son ambassadeur passerait des messages indirects en demandant au MRC de reconnaitre la Victoire de Paul Biya. Elle le ferait même directement en recevant et en faisant pression sur les dirigeants du MRC encore en liberté pour les inciter à trahir leur parti le MRC et son leader, ou à s’associer à une opposition dont on connait les liens avec le régime. Notre ambassadeur aurait aussi proposé à certains leaders du MRC l’exil politique en France avec la garantie d’une vie faste. Cette Attitude est fort curieuse pour un partenaire stratégique du Cameroun. Et on est en droit de se demander pour qui roule l’Ambassadeur de France au Cameroun ou par extension Pour qui roule LEDRIAN ? Est-ce pour leurs propres intérêts ou pour ceux de la France.
Les Camerounais de la Diaspora manifestent presque tous les week-ends à Paris et en France depuis octobre 2018, mais aucun media national ni même local en France n’en parle.
La France ne doit pas continuer à être le témoin inactif et complaisant, le complice d’une large conspiration contre le peuple Camerounais. L’amitié entre les peuples du Cameroun et de la France doit être supérieure aux petits arrangements de diplomates et du dictateur BIYA.
Par Boris Bertolt

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