Abdelaziz Bouteflika a été hospitalisé sous un pseudonyme
Genève Aux HUG (Hôpitaux Universitaires de Genève), le dossier du président porte un faux nom et une fausse date de naissance: celle du jour de l’indépendance de l’Algérie.
Abdelaziz Bouteflika était hospitalisé aux HUG sous un pseudonyme et sous une fausse date de naissance, selon une note de suivi du corps médical que nous avons pu consulter. Elle indique que le président algérien s’appelle Abdelmadjid Aissa et qu’il est né le 5 juillet 1938, ce qui lui aurait donné 80 ans (or il a en eu 82 le 2 mars).
Le 5 juillet? Une date de circonstance puisque c’est le jour l’indépendance de l’ancienne colonie française, fêté chaque année depuis 1962. Entre fanfares et feux d’artifice, chaque ville et chaque village du pays prend part aux célébrations ce jour-là.
Infection respiratoire
La note de suivi des HUG fait état d’une infection respiratoire, d’origine pulmonaire, qui nécessite la pose d’une ventilation non invasive (VNI), autrement dit d’un masque pour améliorer l’oxygénation du patient. Le document évoque une séance de VNI de plus de deux heures, sur demande de l’équipe soignante du patient. Abdelaziz Bouteflika est venu à Genève avec quatre médecins algériens (dont un cardiologue, un anesthésiste et un interniste), qui font office d’interprètes qui parlent souvent à sa place car le président est atteint d’aphasie.
Au début de mars, la «Tribune de Genève» indiquait que son état de santé précaire nécessitait des soins constants. Abdelaziz Bouteflika présentait de hauts risques de faire des fausses routes, c’est-à-dire que des aliments peuvent être dirigés vers ses voies respiratoires, ce qui peut entraîner une infection pulmonaire.
Le président a été hospitalisé deux semaines durant aux HUG, du 24 février au 10 mars. Alors qu’il était dans un état critique, une déclaration en son nom, lue à la télévision publique algérienne, a confirmé sa candidature pour la présidentielle du 18 avril. Dans un communiqué quelques jours plus tard, le président s’est engagé à retirer sa candidature mais il a fait repousser la date de l’élection.
Affaire classée
La justice genevoise a entre-temps classé la requête de mise sous curatelle du président algérien. Le Tribunal de protection de l’adulte et de l’enfant (TPAE) indique dans un courrier du 19 mars que «vu le départ du territoire de l’intéressé (ndlr: Abdelaziz Bouteflika a quitté la Suisse le 10 mars), la saisine de notre autorité n’a plus d’objet». Le TPAE précise qu’une telle requête peut être conclue seulement si elle émane de proches de la famille, au sens de l’article 35 du Code civil.
Au début de mars, une ressortissante algérienne en Suisse avait déposé une requête de mise sous curatelle d’Abdelaziz Bouteflika. «Tout porte à croire que sa garde rapprochée usurpe l’identité du président Bouteflika, profite de son état de santé déficient pour le manipuler et le représenter sans son consentement», avait écrit son avocate genevoise, Saskia Ditisheim, présidente d’Avocats Sans Frontières Suisse, dans sa requête.
En Algérie, les manifestations ne faiblissent pas depuis la mi-février. La rue protestait initialement contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat. Elle s’oppose désormais au maintien au pouvoir du président et de ses proches.
Le 5 juillet? Une date de circonstance puisque c’est le jour l’indépendance de l’ancienne colonie française, fêté chaque année depuis 1962. Entre fanfares et feux d’artifice, chaque ville et chaque village du pays prend part aux célébrations ce jour-là.
Infection respiratoire
La note de suivi des HUG fait état d’une infection respiratoire, d’origine pulmonaire, qui nécessite la pose d’une ventilation non invasive (VNI), autrement dit d’un masque pour améliorer l’oxygénation du patient. Le document évoque une séance de VNI de plus de deux heures, sur demande de l’équipe soignante du patient. Abdelaziz Bouteflika est venu à Genève avec quatre médecins algériens (dont un cardiologue, un anesthésiste et un interniste), qui font office d’interprètes qui parlent souvent à sa place car le président est atteint d’aphasie.
Au début de mars, la «Tribune de Genève» indiquait que son état de santé précaire nécessitait des soins constants. Abdelaziz Bouteflika présentait de hauts risques de faire des fausses routes, c’est-à-dire que des aliments peuvent être dirigés vers ses voies respiratoires, ce qui peut entraîner une infection pulmonaire.
Le président a été hospitalisé deux semaines durant aux HUG, du 24 février au 10 mars. Alors qu’il était dans un état critique, une déclaration en son nom, lue à la télévision publique algérienne, a confirmé sa candidature pour la présidentielle du 18 avril. Dans un communiqué quelques jours plus tard, le président s’est engagé à retirer sa candidature mais il a fait repousser la date de l’élection.
Affaire classée
La justice genevoise a entre-temps classé la requête de mise sous curatelle du président algérien. Le Tribunal de protection de l’adulte et de l’enfant (TPAE) indique dans un courrier du 19 mars que «vu le départ du territoire de l’intéressé (ndlr: Abdelaziz Bouteflika a quitté la Suisse le 10 mars), la saisine de notre autorité n’a plus d’objet». Le TPAE précise qu’une telle requête peut être conclue seulement si elle émane de proches de la famille, au sens de l’article 35 du Code civil.
Au début de mars, une ressortissante algérienne en Suisse avait déposé une requête de mise sous curatelle d’Abdelaziz Bouteflika. «Tout porte à croire que sa garde rapprochée usurpe l’identité du président Bouteflika, profite de son état de santé déficient pour le manipuler et le représenter sans son consentement», avait écrit son avocate genevoise, Saskia Ditisheim, présidente d’Avocats Sans Frontières Suisse, dans sa requête.
En Algérie, les manifestations ne faiblissent pas depuis la mi-février. La rue protestait initialement contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat. Elle s’oppose désormais au maintien au pouvoir du président et de ses proches.
Par La tribune de Genève
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