L’annonce de Maurice Kamto n’avait pas les allures d’un défi bravache contre la loi du tout-puissant
pharaon du Cameroun, puisque le code électoral dans ses articles 113 et 116 octroient aux candidats et scrutateurs le droit de publier les procès verbaux signés après le dépouillement des votes. Et d’ailleurs , dans son discours lisse avec une langue de velours, Kamto a promis une retraite et une sécurité cinq étoiles à Paul Biya. Mais le régime en a profité pour mettre Maurice Kamto au pied de l’échafaud, avec un enchaînement de tirs à la hussarde dans les médias corrompus qui mordent avec gourmandise le gâteau écrémé du pouvoir (parenthèse, j’y reviendrai).Bien avant l’élection, vendredi soir, Paul Atanga-Nji, ministre de l’Administration Territoriale (Intérieur), avait déjà menacé que 《toute forme de remise en cause du verdict des urnes en dehors des voies légales ne serait pas tolérée》. Avec sa veste épaisse comme les poils d’un chien berger, un air halluciné de drogué, un accent martial de skinhead, les gestes de boucher, ce ministron qui a été chassé de son propre village à coups de pierres, a ajouté : 《 Quand il s’agit de défendre la légalité républicaine, l’État devient un monstre froid qui applique la loi , rien que la loi 》.
Issa Tchiroma, ancien aigrefin de l’opposition qui lèche maintenant les bottes à Biya avec une écoeurante tartufferie, déclare :《 Maurice Kamto et compagnie sont de mauvais perdants》. En d’autres termes, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement qui fustige rudement Maurice Kamto d’avoir transgressé la loi en se déclarant vainqueur , tombe dans son propre piège en affirmant que Maurice Kamto a perdu l’élection.
On serait attendu que l’opposition prenne du melon et marque le régime à la culotte avec toutes les preuves d’irrégularités. Mais non! Les opposants dont on soupçonnait déjà les collusions avec le parti au pouvoir, se livrent plutôt à une bataille rangée contre le candidat de l’opposition Maurice Kamto, et profitent de leurs passages sur les plateaux des médias sous la férule du régime totalitaire, pour lui glisser des vilains tacles à la limite du carnage.
《Kamto doit attendre le coup de sifflet final de l’arbitre. Même s’il s’agit de contester les elections, il faut attendre que le processus s’achève. Kamto est professeur de droit comme moi, il le sait très bien. J’appelle cela de l’imposture et cela doit être condamné avec la dernière énergie 》, déclare le Pr. Nkou Mvondo, président du parti Univers, qui a soutenu la candidature de Cabral Libii, lequel s’est autoproclamé élu le même jour à 16 heures, avant la fin du vote au Cameroun et dans la diaspora , et a même demandé à la population de descendre dans la rue.
Compagnon de beuveries de longues nuits du parti au pouvoir, Nkou Mvondo qui porte le même nom de la famille Mvondo comme Paul Biya Bi Mvondo, fils de Mvondo Assam, a utilisé Cabral Libii comme une tête de Turc pour faire diversion dans l’opposition. Dans son propre village, c’est le RDPC qui a récolté toutes les voix et non Cabral Libii, candidat de son soi-disant parti de l’opposition.
C’est sur les antennes de RFI que Joshua Osih, candidat du SDF, est parti s’indigner du crime de lèse-majesté commis par Maurice Kamto dont il juge la démarche illégale : 《C’est de bonnes guerres que les différents candidats essayent de s’approprier la victoire avant l’heure. Mais encore une fois, je pense que c’est regrettable parce que ça risque de compromettre nos chances pour une véritable alternance . Le SDF est le parti politique de l’opposition qui avait le plus de représentants dans les bureaux de vote . Or à l’heure actuelle, on n’a pu collecter que moins de 20% des résultats de procès-verbaux. Les autres tendances, celles de l’arrière-pays ne pourront être rassemblées que mardi soir》. C’est à croire que le Cameroun c’est l’autre bout du monde où il n’y a ni téléphone, ni Whatsapp, ni fax!
Joshua Osih est dans la même position que Garga qui se gargarise dans un délire infect pour houspiller Kamto, le seul candidat de l’opposition qui a réussi à faire une coalition avec le poids lourd Akere Muna. Ces opposants de surface, ne sont que des kamikazes du parti au pouvoir depuis de longues années. En 1992, après la victoire de Fru Ndi détournée par Paul Biya, maître Akere Muna avait déposé un recours, mais ce sont les cadres et le président du SDF qui avaient eux-mêmes annulé cette démarche en reniant leur avocat. Garga endosse un costume à paillettes de l’opposition alors qu’il remercie tous les jours Biya de l’avoir sauvé du cimetière des fantômes. Nkou Mvondo arpente tous les couloirs familiaux du pouvoir et se sert d’un bimbo sans biceps à qui il fait croire qu’il va battre les opposants musclés, outillés, agrégés de grande notoriété,par KO technique. Mais tous ces loulous opposants ne servent que le régime en place en dressant les enfants , les inconscients, et en brandissant Kamto-Akere tels des dangers de la paix et de la démocratie. Comme le disait Talleyrand: 《 La politique est une certaine façon d’agiter le peuple avant de s’en servir 》.
J. RÉMY NGONO
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