Premier auteur d'accusations de financement libyen de la campagne de 2007, le fils du dictateur
a envoyé une lettre aux juges français.Saïf Al-Islam Kadhafi, dont la localisation est toujours inconnue après sa "libération" en juin 2016 en Libye, relance les accusations qu’il avait faites en mars 2011. Il avait alors déclaré sur Euronews : "Il faut que Nicolas Sarkozy rende l’argent. C’est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve."
"Le Monde" révèle, ce mardi 11 septembre, que par l’intermédiaire de ses avocats britanniques (il est recherché par la Cour pénale internationale), l’homme a envoyé 8 pages dactylographiées en arabe transmises aux juges français.
Une valise de billets
Dans cette lettre datée du 11 juillet 2018, dont le quotidien a pris connaissance, Saïf Al-Islam Kadhafi écrit qu’avant l’élection présidentielle de 2007, la candidature rivale de Dominique de Villepin ayant des chances de réussite "maigres", "cela avait encouragé l’Etat libyen à s’intéresser à la question du soutien à Sarkozy, qu’il avait effectivement reçu sous la forme d’une somme de 2 millions et demi d’euros".
Selon le fils de Kadhafi, Claude Guéant aurait été envoyé par Nicolas Sarkozy pour recevoir l’argent, en espèces dans une valise, au bureau de Bechir Saleh, directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi.
Sarkozy, Kadhafi et les valises de billets : dans les coulisses de l'affaire libyenneClaude Guéant, interrogé par "le Monde", répond n’avoir "jamais bénéficié, ni vu, ni par conséquent convoyé un centime d’argent libyen". L’ancien secrétaire général de l’Elysée déclare : "M. Kadhafi est animé d’une soif de vengeance, et il essaie de mettre en cause Nicolas Sarkozy, artisan principal de l’intervention militaire en Libye, et ses collaborateurs."
Djouhri, des chiraquiens à Sarkozy
Selon le fils de l’ex-chef d’Etat libyen, les contacts auraient commencé en marge des négociations pour l’acquisition par la Libye d’avions Airbus, en 2006.
"Aux 2,5 millions d’euros prétendument récupérés en liquide par Claude Guéant, selon la version du fils Kadhafi, s’ajouteraient deux autres millions d’euros réclamés par le candidat français qui fait valoir sa capacité à innocenter Abdallah Senoussi, condamné à perpétuité en France dans le cadre de l’attentat du DC10 d’UTA qui a fait 170 morts, au Niger, en septembre 1989", rapporte "le Monde".
Alexandre Djouhri, l’intermédiaire franco-algérien, est cité dans la lettre. Travaillant pour les chiraquiens (il aurait d’abord proposé de soutenir la campagne de Dominique de Villepin) puis passé chez Nicolas Sarkozy, il a été en contact avec Bechir Saleh, et selon Saïf Al-Islam Kadhafi, Djouhri "menaçait Bechir Saleh de mort s’il évoquait le soutien à la campagne de Sarkozy".
Saleh a été blessé dans une attaque à main armée en Afrique du Sud en février, "sans qu’à ce jour aucun lien n’ait été établi avec l’affaire du financement libyen", note "le Monde".
Enquête sur le financement libyen : les 14 visites d'Alexandre Djouhri à Nicolas SarkozyComme l’a révélé "l’Obs", de 2007 à 2011, Alexandre Djouhri a rendu visite à l’Elysée à 59 reprises à Claude Guéant et 14 fois à Nicolas Sarkozy, parfois en compagnie de Bechir Saleh.
Sous contrôle judiciaire à Londres, Djouhri pourrait être remis à la justice française, qui veut l’entendre dans l’enquête sur le présumé financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Une audience sur cette demande est prévue à Londres début novembre, indique "le Monde".
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