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Le président camerounais Paul Biya devrait être poursuivi pour "crimes contre l'humanité" par la communauté internationale pour sa gestion de la crise en zone anglophone, estime le principal opposant politique anglophone, John Fru Ndi.


Yaoundé, 4 juin 2018 (AFP) -
Le président camerounais Paul Biya devrait être poursuivi pour "crimes contre l'humanité" par la
communauté internationale pour sa gestion de la crise en zone anglophone, estime le principal opposant politique anglophone, John Fru Ndi.
"Biya devrait être accusé de crimes contre l'humanité par la communauté internationale", alors qu'une "guerre contre les anglophones" est en cours, a déclaré au téléphone à l'AFP M. Fru Ndi, président du parti Social democratic front (SDF, opposition).
Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les combats sont devenus quasi quotidiens entre les forces de sécurité camerounaises et des hommes armés se réclamant de "forces de restauration" d'un Etat anglophone qui avait brièvement vu le jour entre les deux guerres mondiales, sous mandat britannique.
Les anglophones ont "besoin de justice" selon M. Fru Ndi qui conteste toujours la version officielle des événements survenus le 25 mai à Menka (Nord-Ouest).
Lors d'une opération menée par des militaires et des policiers pour déloger des assaillants reclus dans un motel, "vingt-sept terroristes (avaient été) neutralisés", et cinq otages avaient été tués "par les terroristes" après des sommations, selon le porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary.
Si les forces de l'ordre "avaient encerclé cet hôtel (...) et avaient dit aux occupants : "Vous êtes en état d'arrestation, mettez les mains sur la tête", ils pourraient avoir capturé tout le monde vivant. (...) Mais ils ont ouvert le feu et tiré sur tout le monde jusqu'à la mort", a déclaré M. Fru Ndi dans une interview à un journaliste de France 24 qui pu se rendre à Menka.
Un député du SDF, Nji Tumasang, avait affirmé à l'AFP que trois autres personnes, dont une soupçonnée d'appartenir au groupe du motel et un conducteur de moto-taxi, avaient été arrêtées dans un hôpital d'une localité voisine (Buchi) et exécutées sommairement par des soldats.
Le groupe décapité à Menka serait à l'origine d'exactions contre la population et de l'assassinat de gendarmes, selon M. Tchiroma.
Le centre d'analyse International Crisis Group (ICG) a compté au moins 120 civils tués et au moins 43 membres des forces de sécurité tués depuis fin 2016 dans les zones anglophones du Cameroun.
AFP

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