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Brigitte Macron : "Au-delà d’identifier les causes, j’essaie de les faire avancer"

Brigitte Macron : "Au-delà d’identifier les causes, j’essaie de les faire avancer
Première Dame depuis un an, Brigitte Macron n’est jamais loin du président mais a trouvé sa
place. 
La semaine dernière, Emmanuel et Brigitte Macron inauguraient le château de Ferney-Voltaire pour promouvoir le Loto du patrimoine. Une escapade culturelle à la frontière genevoise où Brigitte, qui accompagnait son mari, marchait comme toujours d’un pas décidé à ses côtés. Dans ce lieu enchanteur, elle retrouve Voltaire, l’un de ses écrivains préférés. Emmanuel et elle étaient heureux de visiter le domaine du philosophe des Lumières, auteur du « Traité sur la tolérance », texte, comme elle le souligne, d’une incroyable actualité. Une parenthèse pour ce couple partageant presque tout, dont l’amour des lettres, qui réussit à être seul au monde au milieu d’un cortège officiel et à se lancer des regards furtifs en se tenant la main.
« Si je suis à côté de mon mari, ce n’est pas par vanité mais parce que, aujourd’hui, dans la société, les femmes ont leur place auprès des hommes », me disait-elle déjà avant d’entrer à l’Elysée. Ce combat, Brigitte le mène depuis longtemps. Pourquoi les femmes devraient-elles être en retrait ou courir derrière leur époux ? « Mais quand je l’accompagne à l’étranger, je me plie au protocole et aux usages que dicte le pays. Je veux bien être une groupie, pas une potiche ! » Ils sont comme des jumeaux qui n’ont pas besoin de se parler pour se comprendre. Même si, en réalité, leurs activités ne se croisent que dix pour cent du temps. Elle entre et sort à sa guise. « J’en arrive à oublier que je suis escortée en permanence par des officiers de sécurité », lâche-t-elle.
La première dame n’a pas souhaité créer sa fondation. Elle veut rester pour le président une oreille attentive. Un relais privilégié et légitime afin de mettre en relief les sujets qui sont importants à ses yeux. Ainsi a-t-elle choisi de s’impliquer à travers des associations dans les violences faites aux enfants, l’éducation, le handicap, le droit des femmes… Des thèmes pour lesquels elle prend souvent conseil auprès des ministres concernés et va discrètement rencontrer les personnes qui souffrent. L’un de ses défis ? Que les handicapés vivent parmi nous sans différence.
A travers des drames personnels elle connaît la fragilité de l’existence. Sa sœur Maryvonne, enceinte, s’est tuée en voiture avec son mari, Paul, alors que Brigitte, la petite dernière, n’avait que 8 ans. Il y a eu aussi ces jeunes élèves morts de cancer et qu’elle n’a jamais oubliés… et d’autres malheurs qui lui rappellent que tout peut vaciller brutalement. Sa force n’est pas de se projeter dans le futur mais d’avoir cette capacité à vivre le moment présent. En se réjouissant des projets familiaux à venir : passer deux semaines cet été avec ses petits-enfants, les voir aussi souvent que possible les mercredis et les week-ends, penser aux futures vacances à Brégançon… Et tout prochainement de « s’échapper » à Rome où le couple sera reçu par le pape François au Vatican. Ils ont décidé de profiter de la Ville éternelle et marcheront la veille dans cette capitale dont Emmanuel Macron connaît chaque recoin. Il aime aussi Venise, Florence, Naples… D’ailleurs, il avoue avoir un lien très fort avec l’Italie.

Cette dynamique épouse mène sa propre vie, calée sur le rythme effréné de son mari

Le Souverain Pontife a fait du monde sa paroisse. A son image, les leaders de la planète font aujourd’hui, pour une réunion du G20 ou un autre enjeu diplomatique, le tour de la Terre en soixante-douze heures. Ce qui laisse peu de place à l’école buissonnière ! Sa First Lady, qui l’a suivi dans la plupart de ses voyages – Emmanuel Macron a effectué 37 déplacements internationaux en une année –, de la Chine à l’Inde, des Etats-Unis à la Russie et au Sénégal…, est un atout indéniable pour lui. L’élégance et la silhouette de Brigitte ne doivent rien au hasard – elle s’astreint à une demi-heure de gymnastique quotidienne et à beaucoup de marche –, ses tenues de Vuitton, Alexandre Vauthier, Givenchy, Balmain…, son agilité sur ses talons de 8 centimètres, sa facilité à entrer dans des cercles si éclectiques suscitent l’admiration des femmes comme des hommes.
Le talent n’est-il pas d’abord pour cette ancienne enseignante d’une institution d’excellence jésuite parisienne d’avoir réussi à passer de l’austérité à la lumière avec tant de naturel ? Son côté avenant, spontané, son parcours romanesque qui intrigue et fascine à la fois cassent l’image un brin intimidante d’une première dame. Sans avoir encore provoqué le « syndrome Kennedy », incitant les Français à demander qui est l’homme aux yeux bleus perçants à côté de la belle blonde, Brigitte est déjà très populaire. Cela entraîne toutes sortes de confidences, souvent douloureuses, de personnes en plein désarroi quêtant son soutien. « A mon niveau, au-delà d’identifier les causes, j’essaie de les faire avancer. »
Cette dynamique épouse mène sa propre vie, calée sur le rythme effréné de son mari. Elle ne s’endort jamais avant qu’il la rejoigne, d’habitude vers 2 heures du matin. Lorsqu’ils n’ont pas d’obligation à l’Elysée ou ailleurs, ils dînent d’un repas léger dans l’appartement privé puis le président retourne travailler. Elle est fière de rappeler que leur relation n’a jamais changé. Et insiste : elle est d’abord l’épouse d’Emmanuel Macron avant d’être celle du chef de l’Etat. Son existence peu banale l’a préparée à tout. Elle n’a peur de rien. Ajoutant au détour d’une phrase, combien son « amoureux » est facile à vivre. La vraie difficulté ? Le manque de sommeil, car Macron dort en veille ! Il n’est pas rare que des chefs d’Etat l’appellent en pleine nuit. Un président de mari qui, confie-t-elle à des proches, n’avait pas prémédité de se présenter à l’élection présidentielle. En fait, ce n’est guère l’appétit du pouvoir qui l’a décidé. Mais lorsqu’il était ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, il a compris qu’il arriverait sans doute à mettre la France sur d’autres rails.
Grâce à ce que les Américains qualifient de talent « séquentiel », il peut traiter les sujets à fond, les uns après les autres. Et c’est ainsi que la politique lui a souri. Résultat ? Son entrée à l’Elysée, ce qui, pour Brigitte aussi, implique un subtil équilibre : il lui faut être à la fois présente et discrète. Superviser entre autres la bonne marche des dîners d’Etat et des multiples réceptions, même si elle explique volontiers que l’hôtel d’Evreux, demeure militaire et séculaire, « tourne » très bien tout seul. Dans ce paysage républicain, l’unique « hors cadre » est Nemo, le labrador noir croisé griffon, adopté dans un refuge de la SPA qui fait des dérapages contrôlés sur les parquets et, bien qu’il soit supposé rester dans les appartements privés, sillonne parfois les étages avec désinvolture.

Comme les Pompidou, les Macron aiment les artistes contemporains

Cette fille de chocolatiers du Nord nantis habituée aux demeures accueillantes et cossues sait jongler entre respect du patrimoine et confort. Une révolution, et moins de caviar pour les mites, quand elle a fait enlever les lourds rideaux et tentures qui ornaient le palais, les vieux tapis sur lesquels on risquait de se tordre les chevilles et où quelques souris avaient trouvé refuge. Les tristes tapisseries d’antan sont désormais remisées au Mobilier national, dans le quartier des Gobelins. L’institution, véritable caverne aux merveilles, est chargée de conserver, d’entretenir le mobilier des palais de la République… Brigitte Macron a fait des choix audacieux dans les inépuisables réserves où sont notamment entreposées des créations commandées depuis 1964 à des signatures de renom.
Comme les Pompidou, les Macron aiment les artistes contemporains et ils ont souhaité que ce lieu quelque peu figé soit moins en décalage avec son époque. La femme du premier magistrat de France a installé son bureau au rez-de-chaussée, dans le salon des Fougères donnant sur le parc. Changement de décor donc, avec une grande table contemporaine signée Matali Crasset, deux lampes de Coralie Beauchamp. Volupté suprême, de là elle peut apercevoir le président dans son fief du premier étage aux flamboyantes boiseries à la feuille d’or. Celui qui est né sept années après la mort du Général a osé faire enlever un tapis Louis XIV qui n’avait pas bougé depuis l’élection de De Gaulle et le remplacer par un autre, moderne et clair, tissé à la manufacture de la Savonnerie de Julien Gardair. Autres surprises : en haut de l’escalier Murat, dans cette antichambre par laquelle on accède au bureau présidentiel, il y a maintenant un immense tapis noir et blanc de Christian Jaccard, de confortables canapés et des fauteuils dessinés par Eric Jourdan. Ils voisinent désormais avec le mobilier XVIIIe.
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Difficile, en ce lieu protecteur et imposant, de ne pas se demander si un homme d’Etat, entré très jeune dans le club des grands, n’est pas prédestiné à l’isolement en même temps qu’entouré d’une cour ? Brigitte sourit. Avec autant de recul que d’humour, l’ex-professeure de français et de latin rappelle : « N’oubliez pas que j’ai beaucoup lu La Fontaine et que je l’ai longtemps fait étudier à mes élèves. Ces moralistes singes, rats, renards… qui incarnent la flatterie tout au long de fables riches d’enseignements, m’ont appris à me méfier de l’entourage et des éloges… » Elle n’en dira pas plus.
Source: Paris Match

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