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Bac 2018 en France:Valentin, candidat au bac à 14 ans… veut redoubler

Ce très jeune élève de terminale S n’a pas été accepté dans les classes préparatoires qu’il a demandées sur Parcoursup. Désespéré, il vient d’écrire au président de la République.

« Je m’adresse à vous car du haut de mes 14 ans, j’ai perdu confiance en l’école de la République. » C’est par ces quelques mots que Valentin Gobron s’adresse au président Emmanuel Macron. Dans un courrier qu’il vient de lui envoyer, cet élève de terminale S au quotient intellectuel hors du commun, scolarisé au lycée Blaise-Pascal d’Orsay, fait part de sa détresse quant à la suite de ses études. Et demande à redoubler sa terminale.
Car celui qui rêve de faire des mathématiques et de la physique son métier s’apprête à entamer les épreuves du baccalauréat ce lundi… sans savoir où il poursuivra son cursus à la rentrée prochaine. Bien qu’il ait plusieurs d’années d’avance, il n’a décroché aucune place dans les classes préparatoires qu’il a demandées sur Parcoursup, la plateforme d’admission aux études supérieures.
LIRE AUSSI >Parcoursup : comprenez pourquoi vous avez été recalé« Je suis en attente pour celles de Blaise-Pascal et de Corot à Savigny-sur-Orge, mais je suis trop loin sur la liste pour espérer avoir une place, angoisse l’adolescent. Je ne me sens pas assez autonome pour aller à la fac. Que vais-je faire l’année prochaine ? »
Malgré sa précocité, les notes de Valentin sont trop faibles par rapport à celles des autres élèves pour qu’il puisse y obtenir une place. Une explication qui agace sa mère, Nil Gobron. « Il n’a peut-être pas que des 19, mais il est au-dessus de la moyenne de sa classe, soutient-elle. Il vient de décrocher un 15 à son bac blanc de maths alors qu’il a 4 ans de moins que ses camarades. Plus c’est difficile, plus Valentin s’épanouit. Il n’a pas été trop ambitieux, il est capable de réussir dans ces écoles. »

Un élève doté d’un quotient intellectuel de 158

Une incompréhension d’autant plus forte que l’appréciation donnée par le proviseur sur sa fiche d’avenir (document qui permet aux chefs d’établissements de donner leur avis sur la capacité des élèves à réussir, ou non, dans les formations dans lesquelles ils ont candidaté sur Parcoursup) semblait aller dans ce sens. « Valentin est capable du meilleur lorsque le challenge en vaut la peine, peut-on y lire. Nous lui faisons confiance : il engagera toutes ses capacités pour réussir en CPGE (NDLR : Classes préparatoires aux grandes écoles). »
Dans son courrier au président, l’adolescent, qui vit à Longjumeau, parle d’un « nouveau combat à livrer » qui lui paraît « insurmontable ». Avant de revenir sur un parcours scolaire semé d’embûches : un rejet des autres enfants qui le poussera à passer toutes ses récréations seul à déambuler dans la cour, l’incompréhension des adultes face à un élève doté d’un quotient intellectuel de 158 (celui d’Albert Einstein a été estimé autour de 160)…

« Laissez-moi redoubler »

Des capacités qui pousseront le monde éducatif à lui faire sauter trois classes, le CM2, la 5e et la 3e. « Je le regrette, confie sa mère. Les choses auraient peut-être été différentes si Valentin avait suivi un cursus normal. Il ne se retrouverait pas sans école. »
Redoubler sa terminale apparaît comme la seule alternative aux yeux de cet élève qui se sent abandonné par l’Education nationale. « Aujourd’hui, j’ai zéro espoir alors laissez-moi redoubler, lance-t-il comme cri de désespoir. En refaisant une année, je pourrais tenter de nouveau ma chance pour les classes de prépa. Le président prône la réussite, mais personne me laisse la possibilité de montrer de quoi je suis capable. »

Le redoublement, un très mauvais calcul pour l’Education nationale

Le cas de Valentin Gobron, élève de 14 ans en terminale S au lycée Blaise-Pascal d’Orsay, a longuement été étudié par les services de l’Education nationale. « C’est un élève intellectuellement précoce, qui se retrouve à passer le bac très jeune, constate Lionel Tarlet, directeur académique dans l’Essonne. S’il n’a pas été accepté en classes préparatoires, c’est à cause de ses notes. Sa moyenne n’est que de 12, c’est insuffisant pour les intégrer. Cela n’a rien à voir avec Parcoursup. »
Quant à envisager le redoublement, le message est clair : « C’est un très mauvais calcul, martèle le directeur académique. Ce n’est pas raisonnable de spéculer ainsi. Même s’il redouble, il n’est pas certain l’année prochaine d’obtenir une place. »

Le député Cédric Villani alerté

Alerté, le député (LREM) de la circonscription, Cédric Villani, n’est pas resté insensible à la détresse de Valentin. Celui qui a reçu la médaille Fields, la plus haute distinction mondiale en mathématiques, souhaite obtenir plus d’informations.
« Nos jeunes motivés sont des biens précieux pour la nation, il faut voir comment nous pouvons utiliser leur énergie, leur motivation », souligne l’élu. Si les classes préparatoires ne s’ouvrent pas à lui, Cédric Villani imagine d’autres choix. « Il pourrait profiter de cette année pour se perfectionner, pour partir à l’étranger, émet-il comme idée. Il y a beaucoup de choses qu’il pourrait faire en complément. Reste à trouver la bonne formule. »
Source: leparisien.fr



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