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CAMEROUN: DIEUDONNE ESSOMBA "LA FEDERATION N’AFFAIBLIT PAS L’ETAT"

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LA FEDERATION N’AFFAIBLIT PAS L’ETAT

Elever les personnalités, chasser l’Etat, humilier l‘armée, terroriser la population, c’est cela la spécialité des Sécessions. Mouvements se prétendant de libération, elles en ont l’entêtement, la pérennité, la pugnacité, la haine et la terrible longévité. Là où vous voyez avec scandale et effroi un « crime commis contre les militaires », eux ils voient avec délectation « des ennemis tués » et s’en réjouissent.
N’attendez donc en aucun jour que les Sécessionnistes « ambazoniens » baissent un jour les armes, à moins d’obtenir leur Indépendance que personne n’est prêt à leur accorder. Ils ne le feront jamais et ne reconnaîtront jamais leur défaite. Car, si les Etats sont entêtés, les Sécessions sont les grands frères de l’entêtement. Et si les Etats sont déterminés, les Sécessions sont le corrigé de la détermination.
Et quand une Sécession couvre 20% d’une population, il n’existe aucun moyen humain permettant de la combattre victorieusement dans un Etat unitaire. C’est impossible et parfaitement inutile.
Voilà bien ce que nous avons dit dès le départ : après avoir perdu l’occasion de mettre en place la décentralisation, il fallait tout simplement aller à une fédération du Cameroun en 10 Etats, quitte à intégrer des possibilités de réaménagement des Etats plus tard. Car dans toute fédération, il est autorisé à tout segment communautaire occupant un espace contigu de créer son Etat.
De cette manière, l’Etat central avait les moyens de définir lui-même son modèle fédéral. On pouvait par exemple s’inspirer d’un grand nombre de Fédérations dans le monde, où chaque segment communautaire a son Etat, ce qui n’empêche pas le Président Fédéral d’être d’une énorme puissance ! Qui peut douter de la puissance de Putsine ? Qui peut ignorer la puissance de Donald Trump ? Qui peut contester la puissance de Merkel ? Qui peut même douter de la puissance du Président nigérian, du Premier Ministre Ethiopien ou du Président Sud-africain ? Ne sont-ils pas des Présidents des Etats fédéraux ?
Pourquoi sommes-nous si bornés au point om nous sommes prêts à détruire notre pays pour une idéologie fondamentalement défectueuse d’une unité nationale qui s’assimilerait à l’Etat unitaire ? Ce n’est pas une faute : c’est de la folie !
Qui vous a dit qu’un Chef de famille est puissant parce qu’il s‘occupent de tout, va faire le lit de tout le monde, achète les sous-vêtements à tout le monde, y compris à ses filles et ses belles-filles ? C’est exactement cette logique-là qui prévaut avec l’Etat unitaire !
En prétendant se mêler de tout, l’Etat unitaire a émasculé les populations, en les privant de la capacité à s’organiser localement pour adresser leurs propres problèmes de développement, et en les réduisant à garder les yeux rivés à Yaoundé pour tous les aspects de leur vie.
Un tel modèle ne peut pas être à la paix et au développement. Il affaiblit d’ailleurs terriblement l’Etat. Il le transforme en un objet de tiraillement des Communautés qui tentent chacune de s’en approprier, ce qui développe un tribalisme volcanique qui peut exploser à tout moment. De plus, sa rigidité fonctionnelle le rend inapte à résister à des mouvements de sécession aussi importants que celui des anglophones.
Et avec de terribles impacts : imaginons un instant que le Gouvernement soit incapable in fine de réduire la sécession anglophone et qu’il soit obligé, sous la pression des rebelles et de la Communauté internationale de négocier. Comment croire un instant que l’Etat du Cameroun en sortirait intact ? Les Régions anglophones abritent un grand nombre de richesses qui jouent un rôle central dans le budget et un rôle vital dans les recettes extérieures. Même si ces troubles n’aboutissent pas à la partition du pays, ces négociations aboutiront en réalité à une Confédération de fait, où ces richesses ne seront plus contrôlés en totalité par l’Etat Central.
La répression anglophone fut une erreur, une tragique erreur. Par le passé, l’Armée Camerounaise a défendu vaillamment le Cameroun : contre le Nigeria à Bakassi, contre les coupeurs de routes, contre les débordements de rebelles centrafricains, contre l’abominable Boko haram, contre les pirates du golfe de guinée, cette armée a fait étalage de son nationalisme, son sens du devoir et du sacrifice.
Les militaires qui y sont tombés sont des martyrs de notre souveraineté et de notre liberté. Il n’existe aucun Camerounais qui ne soit frappé de vénération devant ces Morts pour la Patrie.
Mais ceux qui sont assassinés actuellement dans la Zone anglophone ne meurent pour le Cameroun. Ils meurent pour une idée du Cameroun, pour une manière de voir le Cameroun, pour une simple idéologie. Ils ne meurent pas pour défendre l’unité nationale, mais pour défendre une vision défectueuse de cette unité.
Car, la seule unité nationale possible au Cameroun n’est pas celle qui est définie par l’élite postcoloniale qui instrumentalise cette notion pour parasiter la Nation, mais celle qui ménage un Etat à chaque segment communautaire, et chapeaute tout par un Grand Etat réservé pour de grandes choses et facilement contrôlable.
C’est le seul modèle qui permet un jeu suffisamment large pour gérer de manière harmonieuse notre diversité, y compris dans la zone anglophone.
Toute autre approche relève clairement d’une idéologie défectueuse et ne peut déboucher que sur un système oppressif, qui en rabotant la Nation, en la nivelant, en la garrottant dans ses «unité nationale », génère clairement une bureaucratie impotente et improductive, un tribalisme généralisé et des guerres de sécession.
Il n’est pas viable, de toute façon.
Dieudonné ESSOMBA

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