(Investir au Cameroun) - Le 21 février 2018, le secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun,
Ferdinand Ngoh Ngoh, a reçu en audience William Alan Buckvic, fondateur de Geovic Mining Corp. Geocam, filiale camerounaise de cette junior minière américano-canadienne, détient depuis le 11 avril 2003, le tout premier permis d’exploitation minière du pays, délivré pour le gisement de nickel, cobalt et manganèse de Nkamouna, localité située dans l’arrondissement de Lomié, région de l’Est du Cameroun.William Alan Buckvic, apprend-on, est allé révéler au secrétaire général de la présidence de la République, l’intention du groupe minier qu’il a fondé, de relancer le projet de Nkamouna, quidepuis 15 ans, n’a jamais véritablement décollé, et est totalement en berne depuis 5 ans. En effet, depuis 2013, révèlent des sources locales, le site de Nkamouna est à l’abandon, les engins ont disparu et les bureaux de la direction générale à Yaoundé ont été vidés de leur contenu.
Ce qui avait tout l’air d’un départ de Geovic du Cameroun, survenait après une tentative manquée de cette junior minière, de céder tous ses actifs sur le projet de Nkamouna, à la société chinoise Jiangxi Rare Metals Tungsten Group Holdings Company Ltd (JXTC).
L’on se souvient, en effet, que c’est le 23 juillet 2013 que Geovic Mining Corp avait annoncé avoir signé «un accord définitif» avec ce groupe chinois. « Cet accord définitif représente un progrès significatif sur le chemin de l’exploitation du projet de Nkamouna. Le développement du projet devrait commencer dès que les financements seront disponibles et permettra la création d’emplois et de diversifier l’économie camerounaise.», avait déclaré le Pdg de Geovic Mining Corp, Michael Mason, qui accompagnait William Alan Buckvic au Palais de l’Unité, le 21 février dernier.
Mais au final, ce qui avait pourtant été présenté comme «un accord définitif» en juillet 2013 ne sera finalement pas respecté par les parties, la Société nationale des investissements (SNI), bras armé de l’Etat camerounais et porteuse des parts des opérateurs nationaux dans ce projet minier (39,5%), n’ayant pas vu ses conditions satisfaites par le partenaire chinois.
Au demeurant, cet échec était en réalité le énième épisode d’un long feuilleton fait de promesses non tenues, d’hésitations et, surtout, d’annonces juteuses sur le potentiel sans cesse réévalué du gisement de Nkamouna.
Conséquence, fait remarquer une source proche du dossier, l’action de cette junior minière n’a cessé de grimper sur la bourse de Toronto, au Canada ; tandis que les populations de l’arrondissement de Lomié, elles, continuent de caresser, depuis 15 ans, le rêve de voir la localité de Nkamouna abritée la première mine du Cameroun.
«En tout cas, plus personne ne les écoute ici. Les populations n’y croient plus», confiait en décembre 2014, à Investir au Cameroun, Célestin Assama Mbongo, ancien maire de la commune de Lomié.
Brice R. Mbodiam
Investir au Cameroun
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