Dans un contexte économique difficile, le gouvernement congolais a présenté mercredi le projet de
loi de finances 2018, avec des dépenses en baisse de 7,6 %, après avoir réduit le budget 2017 de 44 %.Le conseil des ministres a adopté le 27 décembre le budget 2018, qui atteint 1 603 milliards de Franc CFA (2,4 milliards d’euros) du coté des recettes, et 1 384 milliards de Franc CFA (2,1 milliards d’euros) de dépenses. Soit une réduction de 7,6 % par rapport au budget 2017. Le projet de loi de finances 2018 prévoit de réaliser un excédent budgétaire atteignant 219 milliards de FCFA (334 millions d’euros).
Le gouvernement congolais anticipe un déficit de trésorerie de 778 milliards de FCFA (1,2 milliard d’euros) en 2018, qu’il envisage de financer à travers l’excédent budgétaire de 219 milliards de FCFA et un « apport des bailleurs de fonds internationaux » de 559 milliards de FCFA.
Un budget conforme aux recommandations du FMI
Cité par le compte-rendu du conseil des ministres, le Premier ministre Clément Mouamba a indiqué que ce projet de budget 2018 s’inscrivait dans « les grandes lignes du programme qui sera bientôt conclu avec le Fonds monétaire international ».
Les efforts rendus nécessaires de réduire le train de vie de l’État
Selon Clément Mouamba, cette loi de finances 2018 s’articule autour de quatre grands axes : « le maintien d’un niveau d’investissements permettant de soutenir une certaine activité », « la préservation des filets sociaux », l’engagement de « ne pas impacter les salaires et traitements des fonctionnaires et agents de l’État » dans le futur programme FMI, et enfin, « les efforts rendus nécessaires de réduire le train de vie de l’État ». Le budget 2018 doit encore être validé par le parlement congolais.
Le gouvernement table sur une sortie de la récession en 2018, avec 0,7 % en 2018, après -4,6 en 2017, grâce à un rebond du secteur pétrolier, et en particulier, l’entrée en production du champ de Moho Nord, dont Total est l’opérateur majoritaire.
Révision de 44 % à la baisse de la loi de finance 2017
Précédemment, la loi de finances rectificative 2017, adoptée le 24 décembre, avait déjà réduit le budget de l’État de l’année en cours de 44 %. Celui-ci est passé de 2 704 milliards de FCFA (4,1 milliards d’euros) à 1 513 (2,3 milliards d’euros), en raison d’une « une distorsion importante entre les prévisions budgétaires contenues dans la loi de finances initiale et l’exécution réelle ». Au cours des trois premiers trimestres 2017, les recettes publiques étaient inférieures de 52 % par rapport aux prévisions.
Cette baisse est également justifiée, selon le compte-rendu du conseil des ministres du 6 décembre, par « la modification de la structure de l’équipe gouvernementale consécutive au remaniement intervenu au mois d’août dernier ».
Des réformes fortes et immédiates en matière de gouvernance
Le FMI a effectué une mission du 5 au 20 décembre en République du Congo, conditionnant un éventuel programme de soutien financier à « des réformes fortes et immédiates en matière de gouvernance ». Le Congo va réaliser une étude sur les questions de gouvernance début 2018. D’après le Fonds monétaire international, l’économie congolaise subit les contrecoups de la baisse du prix du pétrole, et « des faiblesses dans la gouvernance ». Entraînant ainsi une chute des recettes publiques d’environ un tiers depuis 2015 et une hausse de la dette publique à 110 % du PIB.
Source: Jeune Afrique
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