Vous connaissez certainement l’histoire de la poule aux œufs d’or. C’est
l’histoire d’un fermier dont une des poules pondait tous les matins un œuf en or. Ainsi il devient riche, et comme vous le savez la cupidité de l’homme peut parfois l’entrainer dans sa propre perte. Un matin, il décida de tuer la poule afin de ramasser une fois pour de bon tous les œufs qui étaient dans l’estomac de la poule, parce qu’il ne supportait plus d’attendre tous les matins pour un œuf. A sa grande surprise, il constata que l’estomac de la poule était aussi vide que ceux des autres poules. Vous imaginez sa déception, non seulement de la déception mais il vient par la même occasion de couper définitivement sa source d’approvisionnement. Certainement que sa richesse va commencer par fondre. Peut-être même qu’il va prier pour qu’une autre poule remplace celle qu’il vient de tuer ou espérer qu’elle ait donnée naissance à une autre qui va la remplacer. Bon assez de supputation. Je pense que cette histoire nous donne une belle leçon de management que nous pouvons appliquer aisément dans nos organisations et même dans nos familles. Voici la formule que je tire de cette fable.UNITE DE PRODUCTION + CONDITION D’EXCELLENCE * LEADERSHIP = RESULTAT
Selon vous qu’est ce qui constitue l’unité de production ? C’est quoi les conditions d’excellence ? Et que peut-on considérer comme résultat ici ?
1.UNITE DE PRODUCTION
Vous l’avez certainement deviné l’unité de production ici c’est la poule, qui pond tous les matins. Pour taire toutes polémiques inutiles sur la comparaison que je m’en vais faire, sachez que j’ai pris l’histoire pour expliquer de façon simpliste le management moderne. Donc on peut considérer que l’unité de production dans nos organisations et entreprises, ce sont nos collaborateurs. Ils viennent tous les matins au boulot pour travailler et produire du résultat. Leurs énergies, engagements, motivations, compétences, capacités… sont le fruit d’un ensemble de préparation de façon générale avant d’intégrer votre équipe ou entreprise. De façon plus simple, la production de vos collaborateurs dépend de l’état d’esprit dans lequel ils sont constamment en sachant qu’ils sont le fruit de leurs pensées et actions.
Avant l’homme était confondu aux autres moyens de production, aujourd’hui de plus en plus les gens se rendent compte que l’unité de production par excellence est l’homme. Aucun système ne sauve en tout cas pas durablement, et généralement les systèmes ont besoin d’être refaits et reconstruits, devinez par qui ? Henry Ford disait qu’on pouvait lui prendre tout ce qu’il possède ou a construit, mais qu’on lui laisse les hommes. Il a compris qu’il pouvait tout reconstruire avec les hommes. Les entreprises leaders sont les entreprises qui investissent dans leurs unités de production (HOMMES). Robin Sharma n’a-t-il pas dit que les entreprises leaders seront ces entreprises qui auront en leurs seins le maximum de leaders ?
Imaginez que vous êtes une entreprise commerciale et que vous arrivez à modéliser l’état d’esprit et la capacité de production de votre meilleur vendeur. Ensuite, vous arrivez à dupliquer cela, et quelques temps après vous avez plusieurs vendeurs qui peuvent à partir du modèle créé produire les mêmes résultats ? Vous aurez multipliez ainsi vos unités de production que de traire une seule avec le risque qu’il lâche et ne soit plus capable de produire.
2. CONDITIONS D’EXCELLENCE
Chaque unité de production a besoin ou doit être dans une certaine condition pour produire du résultat. Dans le cas de cette fable, naturellement la poule était dans une condition donnée, et tout cela a abouti aux œufs en or qu’elle pondait tous les matins. Jim Collins suggère de mettre les gens hautement performants devant des opportunités et dans des défis qui vont leurs permettre de continuer d’exceller que devant les problèmes. Si vous avez des collaborateurs qui ont envie de gagner et à qui vous ne donnez pas envie de gagner, ils vont finir par devenir des losers et perdre toutes leurs capacités. Si notre poule n’était pas dans de bonnes conditions, elle ne pondrait pas. Vous me direz peut être que les autres poules ne pondaient pas des œufs en or. Je vous dirais que dans toutes les équipes il y a des aigles, des canards, des lapins, des tortues…, ne vous attendez pas à ceux que tout le monde produise le même niveau de résultat. Si vous pensez cela, c’est que vous vous trompez lourdement.
Vous êtes au courant certainement d’un nouveau poste en vogue aux Etats Unis et Europe « Happiness Manager ou encore Chief Happiness Officer ( CHO) » au sein des entreprises. Le rôle du Happiness Manager est de s’assurer du bien-être général et du bonheur des collaborateurs ou si vous voulez des unités de production pour s’assurer des œufs en or tous les matins. Ces entreprises ont compris que pour non seulement obtenir tous les matins des œufs et surtout des œufs de qualité, elles ont besoin de s’assurer que les conditions sont les meilleures pour leurs collaborateurs. Le Happiness Manager s’assure par exemple que tout va bien dans la vie personnelle des collaborateurs, il peut par exemple suggérer les services d’un conseiller conjugal à un collaborateur qui a des défis dans son couple. Il peut réserver un service de massage pour un collaborateur très tendu pour qu’il se détende. Il peut faire appel au service d’un coiffeur ou tailleur pour des collaborateurs pour qu’ils n’aient pas à gérer ce genre de stress….
Vous avez remarqué dans la fable que notre paysan se préoccupait plus de ce qui est dans le ventre de la poule qu’autre chose. Peut-être que si il s’est demandé comme faire pour avoir des œufs de bien meilleure qualité encore ou des œufs plus gros que ce qu’il avait tous les matins, il aurait au lieu de tuer la poule pensant ramasser le reste des œufs dans son ventre, créer plutôt de meilleures conditions de ponte pour sa poule et il se s’aurait ainsi garanti une richesse à vie pour lui-même et pour ses enfants.
La question que je dois me poser en tant que manager serait : quelles conditions je peux créer pour m’assurer que je perpétue mon système, de sorte que même sans moi les résultats puissent continuer. Si actuellement vous avez des défis de résultats avec des collaborateurs, demandez-vous dans quelles conditions sont-ils ? Est-ce que ces conditions permettent de produire du résultat et du vrai ?
3. RESULTATS
C’est ce qui nous intéresse tous n’est-ce pas ? Et je suis d’accord avec vous, à la fin de la journée ce qui importe c’est ce que vous avez déposé dans le panier. Si rien ne rentre dans le panier, vos seules intentions ne suffiront pas. Mais il est aussi important de savoir que le résultat est une conséquence, c’est le fruit d’un processus qui a commencé depuis un moment. La qualité du résultat final est un indicateur sur la qualité du processus qui a précédé la survenance du résultat. John Maxwell dit que : « La qualité du fidèle, indique la qualité du leader ». Je dirais à sa suite que la qualité du résultat indique la qualité du processus. Si vous ne vous intéressez qu’aux résultats, soyez sûr que bientôt vous allez perdre et que votre système va s’écrouler et vous aurez de la peine à vous relever, si vous ne faites pas attention au processus qui produit le résultat. Notre paysan a oublié qu’il y a un processus qui commence 24h plutôt dans le corps de la poule et qui finit par produire un œuf le matin. Il pensait qu’il avait un stock d’œufs dans l’estomac de la poule et qu’il suffisait de les ramasser une fois pour de bons que de s’embêter avec une poule tous les matins.
Le manager comprend que les résultats que produisent ses collaborateurs est le fruit d’un processus et sait qu’il a plus besoin de travailler sur cela. A un moment donné, vous n’avez même pas besoin de vous concentrer sur les résultats parce qu’il n’y a pas de doutes sur leurs survenances, Nous avons plutôt besoin de surveiller les conditions, et l’état d’esprit de l’unité de production et lorsque tous ces éléments sont réunis, mes résultats seront au rendez-vous. Certains définissent le management comme le pilotage des comportements et attitudes qui permettent de produire du résultat, je pense qu’il y a du vrai dans cette définition. Je vous suggère de lire cet article que j’ai publié il y a quelques temps dans lequel un bon nombre de managers se sont retrouvés, qui parle des causes d’échecs chez les nouveaux managers.
4. LEADERSHIP ou ETAT D’ESPRIT DU MANAGER
En dernier lieu, le leadership et l’état d’esprit est aussi très primordial dans la capacité et la perpétuité des résultats des collaborateurs. Le manager peut être un soustracteur de valeur ou un additionneur de valeur en fonction de la qualité de son leadership et de son style de management. Si le manager n’a pas de perspective lui-même, il ne peut pas faire avancer ou permettre à ses collaborateurs de progresser. Si le manager n’apprend pas de nouvelles choses, il percevra dans ses collaborateurs engagés et motivés une menace. Si le manager à un état d’esprit de pénurie, d’avarice ou de cupidité comme le cas de notre paysan, il tuera au sens figuré du terme ses collaborateurs.
Vous connaissez certainement « la loi du couvercle » en leadership qui dit en somme que pour que ceux qui sont en bas aillent de l’avant, il faut que celui qui est en haut (couvercle) progresse. Simulons ensemble ; prenez une bouteille de vins mousseux ou de champagne, secouez-la, la plus fortement possible, mais n’ôtez pas le bouchon. Qu’est ce qui se passe ? Malgré toute la pression le vin ou le champagne ne peut sortir de la bouteille, et quelque temps après vous allez noter que la pression retombe et le liquide revient à l’état de tranquillité de départ. Dans le deuxième cas, secouez bien la bouteille ensuite, ôtez le bouchon, naturellement vous verrez que pratiquement tout le liquide, en tous cas une grande partie va s’échapper de la bouteille. C’est de cette façon que fonctionne la loi du couvercle. Votre attitude est déterminante dans la performance et l’excellence de votre équipe et entreprise.
J’étais en séance avec un directeur d’une entreprise d’assurance la dernière fois et il semblait fatigué, je lui disais que s’il n’a pas d’énergie, faut pas qu’il s’attende à ce que ses collaborateurs en aient. Si un collaborateur entrait dans son bureau pour prendre des instructions et le voit avec un air fatigué, il est fort possible que le collaborateur ne se mette pas la pression pour faire le travail et peut même demander à le lui remettre le lendemain. Et je peux vous assurer qu’il va accepter qu’on lui remette le travail le lendemain. Ce qu’il a d’ailleurs reconnu.
Rappelez-vous : UNITE DE PRODUCTION + CONDITION D’EXCELLENCE * LEADERSHIP = RESULTAT
A votre Leadership ! Que la paix soit avec vous
Par GANDONOU S. Marcellin
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