Le Trésor public algérien peut désormais emprunter à la banque centrale du pays. Le gouvernement espère renflouer les caisses publiques, mais la « planche à billets » risque de générer une inflation nocive pour le pouvoir d’achat…
Les bonnes vieilles recettes sont-elles les meilleures ? En économie, pas toujours. Dimanche 8 octobre, le Parlement algérien a adopté le texte permettant au Trésor public d’emprunter à la banque centrale algérienne pendant cinq ans. C’est ce qu’on appelle la planche à billets, et le gouvernement espère que celle-ci mettra un terme à la situation « infernale » des comptes publics, selon les mots du premier ministre, Ahmed Ouyahia. « Sans la planche à billets, l’Etat ne pourra pas payer les salaires au mois de novembre », a-t-il prévenu en septembre, devant le Sénat.
Il est vrai que le pays est en mauvaise passe. Il est frappé de plein fouet par la chute des cours de l’or noir, alors que les hydrocarbures génèrent près de 70 % des recettes fiscales, 98 % des exportations et une bonne part du produit intérieur brut (PIB). Le déficit public a frôlé les 14 % du PIB en 2016. Les réserves de change ont fondu de moitié depuis trois ans. Le fonds souverain est à sec. Alors, pourquoi ne pas emprunter à la banque centrale pour renflouer les caisses ?
A première vue, la méthode est séduisante. Elle soulève pourtant une grande inquiétude parmi les économistes algériens. Certains redoutent un « scénario vénézuélien » pour leur pays. En Europe, la planche à billets évoque plutôt le traumatisme allemand de la République de Weimar, dans les années 1920. A l’époque, le gouvernement ordonne de faire tourner la planche à billets à plein régime, afin de rembourser plus vite sa dette de guerre. Ce qui a alimenté une hyperinflation aux effets ravageurs.
Dangereuse inflation C’est bien le principal risque de cette technique : en augmentant la quantité de monnaie en circulation, elle en diminue la valeur et génère mécaniquement la hausse des prix. Selon les chiffres disponibles, l’inflation culmine déjà à 6 % ou 7 % en Algérie. C’est beaucoup. Une hausse supplémentaire grignoterait dangereusement le pouvoir d’achat des ménages.
Mais...
Par Marie Charrel
Il est vrai que le pays est en mauvaise passe. Il est frappé de plein fouet par la chute des cours de l’or noir, alors que les hydrocarbures génèrent près de 70 % des recettes fiscales, 98 % des exportations et une bonne part du produit intérieur brut (PIB). Le déficit public a frôlé les 14 % du PIB en 2016. Les réserves de change ont fondu de moitié depuis trois ans. Le fonds souverain est à sec. Alors, pourquoi ne pas emprunter à la banque centrale pour renflouer les caisses ?
A première vue, la méthode est séduisante. Elle soulève pourtant une grande inquiétude parmi les économistes algériens. Certains redoutent un « scénario vénézuélien » pour leur pays. En Europe, la planche à billets évoque plutôt le traumatisme allemand de la République de Weimar, dans les années 1920. A l’époque, le gouvernement ordonne de faire tourner la planche à billets à plein régime, afin de rembourser plus vite sa dette de guerre. Ce qui a alimenté une hyperinflation aux effets ravageurs.
Dangereuse inflation C’est bien le principal risque de cette technique : en augmentant la quantité de monnaie en circulation, elle en diminue la valeur et génère mécaniquement la hausse des prix. Selon les chiffres disponibles, l’inflation culmine déjà à 6 % ou 7 % en Algérie. C’est beaucoup. Une hausse supplémentaire grignoterait dangereusement le pouvoir d’achat des ménages.
Mais...
Par Marie Charrel
Source: lemonde.fr
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