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Kenya : la date de la nouvelle élection maintenue malgré le boycott de l’opposition

Le président de la Cour suprême kényane a annoncé mercredi que l'institution, en l'absence de cinq
de ses sept juges, n'était pas en mesure d'examiner un recours plaidant en faveur du report de l'élection présidentielle, dont la tenue est prévue le 26 octobre.
Seulement deux juges étant présents, « nous ne pouvons pas former un quorum (…) et l’affaire ne peut pas être entendue ce matin », a tranché le juge David Maraga. Sa décision d’annuler la réélection du président Uhuru Kenyatta en août avait mené à l’organisation du scrutin de jeudi 31 octobre.
Les appels se sont multipliés en faveur d’un report de la nouvelle élection au-delà de la date limite prévue par la Constitution. Mais la réunion d’urgence de la Cour suprême convoquée mercredi matin, après avoir été saisie par trois militants des droits de l’homme qui souhaitaient un report pouvant aller jusqu’à 90 jours, s’est soldée par un échec.
Un juge est malade, un autre n’a pu prendre un avion pour venir à Nairobi, deux « n’ont pas été capables de venir à la Cour », et la numéro 2 de la Cour suprême, Philomena Mwilu, ne pouvait être présente après que son garde du corps et chauffeur a été grièvement blessé par balle mardi, a expliqué David Maraga.

Climat politique tendu

Tous les regards sont désormais tournés vers l’opposant Raila Odinga, déjà trois fois candidat malheureux à la présidence (1997, 2007, 2013). Il doit donner ses dernières consignes à ses partisans lors d’un rassemblement dans un parc de Nairobi ce mercredi après-midi. Un rassemblement officiellement interdit, les autorités arguant que la campagne présidentielle est terminée depuis lundi soir et qu’il n’a pas été annoncé dans les formes au gouvernorat de Nairobi.
Raila Odinga avait appelé dans un premier temps à des manifestations le jour du scrutin, laissant craindre de nouvelles violences. Mais il a laissé entendre mardi qu’il pourrait finalement appeler ses supporteurs à rester chez eux.
Au moins 40 personnes ont été tuées depuis le 8 août, la plupart dans la répression brutale des manifestations par la police dans des bastions de l’opposition, selon les organisations de défense des droits de l’homme.
Le climat politique s’est nettement détérioré ces dernières semaines pour devenir délétère, les deux camps multipliant les invectives et les déclarations menaçantes.

La Commission assure être prête

Le président de la Commission électorale (IEBC), Wafula Chebukati, de plus en plus isolé en son sein, a publiquement émis des doutes sur sa capacité à garantir la crédibilité du scrutin.
Mais la Commission assure être prête d’un point de vue technique et logistique. Pourtant l’institution avait été accablée par la Cour suprême pour sa gestion du scrutin invalidé.
L’IEBC a entrepris certaines réformes : le mode de transmission des résultats est différent, un de ses responsables a été mis sur la touche. Mais l’opposition estime que l’institution est toujours majoritairement acquise au parti au pouvoir.
Boycotté par l’opposition, le scrutin sera également en partie boudé par les observateurs internationaux : l’Union européenne et la Fondation Carter, citant des raisons de sécurité, ont réduit la taille de leur mission.
Dix ans après les pires violences post-électorales de l’histoire du Kenya indépendant (depuis 1963), qui avaient fait plus de 1 100 morts, la crise politique actuelle a plongé le pays dans une incertitude mêlée d’anxiété.
Par Jeune Afrique


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