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La Corée du Nord tire un missile au-dessus du Japon

figarofr: Le 29 août, les habitants de la Corée du Sud regardent à la télévision le lancement du missile balistique nord-coréen. 
Le missile balistique a survolé l'archipel nippon pendant plusieurs minutes avant de s'abîmer
en mer. Shinzo Abe et Donald Trump ont réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU ce mardi après-midi.
C'est une première depuis 2009. La Corée du Nord a mené mardi un tir de missile balistique qui a survolé le Japon puis s'est s'abîmé dans le Pacifique. Un pas supplémentaire dans l'escalade des tensions autour des ambitions militaires de Pyongyang. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a dénoncé une «menace grave et sans précédent». Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence mardi après-midi à la demande de Washington et Tokyo.
L'engin a été tiré de Sunan, près de Pyongyang, à 05h57 et a parcouru 2700 kilomètres à une altitude maximum d'environ 550 km. Selon l'état-major coréen et la défense américaine, il a survolé le Japon et a donc été tiré vers l'est, et non en direction de Guam. Cette île située à 3500 km de la Corée du Nord est un avant-poste stratégique de l'armée américaine sur la route de l'Asie où vivent environ 160.000 personnes.
Le mois dernier, Pyongyang a mené deux tests d'ICBM qui semblent avoir mis une bonne partie du continent américain à sa portée. Le président américain Donald Trump avait alors promis de déchaîner «le feu et la colère» sur le Nord. Ce à quoi Pyongyang répliquait en promettant de tirer une salve de missiles à proximité de Guam.

«Un tir inacceptable»

Le dirigeant japonais, Shinzo Abe, a dénoncé un «tir inacceptable» qui «nuit considérablement à la paix et la sécurité de la région», précisant que Tokyo avait protesté auprès de Pyongyang. Le Premier ministre a ajouté s'être entretenu avec Donald Trump pendant 40 minutes au téléphone. Les deux alliés sont convenus, a-t-il dit, «d'augmenter la pression sur la Corée du Nord».
Le Japon avait affirmé par le passé qu'il détruirait en vol tout engin nord-coréen qui menacerait de frapper son territoire. Mais il n'a rien fait de tel mardi. Selon le ministre de la Défense Itsunori Onodera, Tokyo a estimé que le missile, qui a survolé l'île septentrionale de Hokkaido pendant deux minutes, ne risquait pas de chuter sur son territoire. Préventivement, des millions d'habitants du nord de l'archipel avaient cependant reçu par texto un message d'alerte du gouvernement leur demandant de se mettre à l'abri.
«Aujourd'hui est un jour horrible pour le Japon», a estimé sur Twitter le commentateur spécialiste de sécurité Anki Panda. «Si la Corée du Nord ne juge pas intolérable le coût d'un survol du Japon, nous allons assister à de nouveaux tirs». «On aurait dit que la Corée du Nord avait reculé dans un jeu de qui est le plus fort», dit Cha Du-Hyeogn de l'Institut Asan des études politiques de Séoul. «Mais Pyongyang montre que ce n'est pas cela qui se passe. Il montre qu'il ne s'est pas dégonflé et que c'est Washington qui bluffe sans projet concret».

Une réponse aux exercices militaires américano-coréen

En juillet, la Corée du Nord avait tiré ses deux ICBM en juillet et déclaré qu'il s'agissait d'un «cadeau» aux «salauds d'Américains» selon le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. S'ils avaient adopté une trajectoire en cloche, leur permettant d'éviter le Japon, le pays s'était vu infliger début août une septième volée de sanctions, visant à la priver d'un tiers de ses recettes d'exportations. Depuis, Pyongyang avait semblé mettre sur pause son projet de tirer quatre missiles sur Guam, ce qui avait fait dire à Donald Trump que la Corée du Nord commençait à «respecter» les États-Unis.
Mais les exercices militaires de Washington et Séoul pratiqués depuis le 22 août en Corée du Sud ont poussé Pyongyang a répliqué. La Corée du Nord ne manque pas de justifier ses ambitions militaires par la nécessité de se protéger des États-Unis. Ce tir, qui s'ajoute à ceux de trois engins de courte portée samedi, survient au moment où 17 500 militaires américains et 50 000 soldats sud-coréens s'entraînent ensemble dans la péninsule.
La dernière fois qu'un engin nord-coréen avait survolé le Japon en 2009, Pyongyang avait assuré qu'il s'agissait d'un tir de satellite. Mais d'après Washington, Séoul et Tokyo, c'était en réalité un test clandestin de missile intercontinental balistique (ICBM). Avant, la dernière fois qu'un engin nord-coréen avait survolé l'espace aérien du Japon remontait à 1998. Pyongyang avait aussi affirmé qu'il s'agissait d'un lancement spatial, Washington parlant d'un missile Taepodong-1.

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