ENSEIGNER NDZANA SEME NEGATIVEMENT DANS UNE ECOLE DE FORMATION DES
PROPAGANDISTES DU GENOCIDE, QUEL HONNEUR!
Ce que les journalistes camerounais ne savent pas, c'est que le code de déontologie qui les régit actuellement, c'est Ndzana Seme qui avait réécrit et défendu ses clauses en 1994 contre un texte du gouvernement présenté par le Mincom Kontchou Kouomegni qui voulait museler complètement la presse.
Il m'est revenu plus d'une fois, la dernière étant d'une télévision locale peu ordinaire, que Ndzana Seme est enseigné comme «l'exemple à ne pas suivre» dans l'école nationale de formation des griots et des gombistes (esstic) du régime de Paul Biya à Yaoundé. Car ceux qui sortent de cette école peuplent la Crtv, l'organe d'État qui hébergea les émissions de «Bebela ébuk» de radio centre appelant à la haine et l'extermination des Anglo-Bamilékés (si ces derniers prenaient le «pouvoir beti»), qui furent copiées au Rwanda par Radio Mille Collines ayant enflammé, entretenu et accompagné le génocide des Tutsi et Hutu modérés.
Et le cours en question dirait aux jeunes qui ont la malchance de s'y trouver que lorsque dans une interview l'interviewé dit «off the record» (c'est-à-dire N'enregistre pas et ne publie pas ceci, gardes ça pour toi seul!), le journaliste ne doit pas publier. Or, l'ancien ministre Joseph Owona aurait dit à Ndzana Seme «off the record» au sujet des révélations qu'il lui avait faites, mais Ndzana Seme les avait publiées; donc Ndzana Seme est un mauvais exemple à suivre.
Evidemment, dans un régime corrompu et criminel, employeur principal des rejetons de cet esstic, qui réprime la libre expression des journalistes par les procès pénaux pour diffamation utilisant les tribunaux comme bouclier des dirigeants délinquants, et où chacun de ces derniers a son gombiste et griot dans les média nationaux à qui il livre à minuit les «scoops» de ses choix généralement maléfiques, un journaliste qui ne respecte pas l'ordre du off the record, refusant ainsi de se faire manipuler par les puissants dirigeants, doit être enseigné comme l'exemple à ne pas suivre.
Lors des états-généraux de la communication de 1994, où l'affaire de l'interview de Joseph Owona était mise sur la table de notre atelier sur la déontologie par feu Henri Bandolo, je leur avais répondu que le off the record ne s'applique pas aux personnes puissantes à qui, s'il leur obéissait, le journaliste pourrait vendre sa conscience. De tels hommes publics sont les dirigeants de l'État et des organismes publics, et les puissances de l'argent.
Rappelons que l'atelier de la déontologie journalistique se tenait dans une salle du Palais des Congrès avec une longue table. D'un coté se trouvait Ndzana Seme et son journaliste Mbanga Kack Josué. De l'autre se trouvait l'équipe des journalistes de la Crtv et Cameroun Tribune dirigée par feu l'ancien le Mincom Henri Bandolo assisté à ses cotés d'Antoine Marie Ngono. Le ministre Kontchou Kouomegni avait préparé un texte de code de déontologie truffé de clauses qui devaient empêcher le journaliste d'exercer sa liberté d'expression. J'obtins d'Henri Bandolo, l'interlocuteur et porte parole du groupe d'en face que nous examinions le projet de Kontchou article par article, phrase par phrase, mot par mot.
C'est ainsi que je m'étais mis a détruire, point par point, tous les pièges qu'avait introduits le ministre Kontchou. L'équipe Bandolo essaya même de m'avoir à l'usure, en rejetant ma proposition d'interrompre la séance à 21 heures, en me répondant qu'ils vont travailler, eux, jusqu'au matin. Je leur refusai ce qu'ils cherchaient, à savoir que je parte et qu'ils adoptent le texte de Kontchou. C'est ainsi que vers 3 heures seulement tout le monde de l'atelier rentra chez soi, pour reprendre le lendemain.
C'est dans ce cadre que, après avoir vu que j'avais totalement lessivé le projet de Kontchou, en me servant de trois codes de déontologie des différents pays, la France, le Canada et les Éts-Unis, ils tombèrent sur la clause du off the record et le cas de l'interview de Joseph Owona. Je leur répondis que Joseph Owona était un homme public, et les informations qu'il m'avait données étaient dangereuses pour la nation, et que mon patron étant le public je devais l'informer. Je leur pris même le cas récent à l'époque du grand journaliste français Patrick Poivre d'Arvor qui publia une interview truquée de Fidel Castro le 16 décembre 1991 sur TF1. Comparé à Ndzana Seme qui avait enregistré son entretien avec Joseph Owona dans son domicile à son insu, l'ancien ministre ne lui ayant pas demandé de ne pas enregistrer... L'équipe du régime Biya attendait tellement cette opportunité que Henri Bandolo demanda aussitôt le vote pour le respect du off the record en toutes circonstances. C'est cet article du code de déontologie, off the record, que l'esstic a pris pour enseigner Ndzana Seme comme mauvais exemple.
Le conflit éclata d'ailleurs en séance plénière des états généraux, Kontchou Kouomegni accusant feu Henri Bandolo d'avoir accepté un «étranger» dans son atelier pour saboter le texte du gouvernement. Sur quoi Peter Essoka, Eric Chinge et d'autres s'alignèrent derrière feu Henri Bandolo, qui traita Kontchou d'«étranger à la profession du journalisme» et de bien d'autres qualificatifs dont il avait l'art.
Kontchou était fou furieux. Dans la nuit, Adèle Mballa Atangana m'appela d'aller vite à la Crtv à Mballa 2 me faire enregister mon témoignage sur cet atelier de la déontologie, dans son émission en direct. Ce que je fis, et elle confronta mes déclarations à celles du ministre Kontchou... et quelle honte!
Ce que les journalistes camerounais ne savent pas, c'est que le code de déontologie qui les régit actuellement, c'est Ndzana Seme qui avait réécrit et défendu ses clauses en 1994 contre le texte du gouvernement qui voulait museler complètement la presse.
Ndzana Seme 27/07/2017
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