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Cameroun – Décès Monseigneur Benoit Bala – Xavier Messe: «L’assemblée générale des évêques de l’Afrique Centrale était l’occasion pour le Chef de l’Etat d’aller clarifier la position du Cameroun»

Dans un entretien accordé à Radio Equinoxe ce lundi matin, le Directeur de publication du journal
l’Anecdote qui a eu accès au rapport de la première autopsie réalisée par un collège de  médecins camerounais sur le corps de Monseigneur Jean-Marie Benoît Bala soutient que le prélat a été assassiné. Il souhaite que ses assassins et leurs commanditaires soient traqués.Il trouve regrettable que le Chef de l'Etat se soit fait représenter à l'assemblée des évêques d'Afrique Centrale dont il a été convié ce lundi. Voici l'intégralité de l'échange qu'il a eu avec le journaliste Sam Sévérin Ango.
Vous avez eu accès à la première autopsie effectuée par les médecins camerounais sur le corps de Monseigneur Jean-Marie Benoit Bala, quel est le profil des médecins qui l’ont pratiquée pour qu’on convienne de leur crédibilité ? 
Je peux dire sans risque de me tromper que les médecins qui ont pratiqué cette autopsie sont les meilleurs que nous avons sur la place. Ce sont des médecins agrégés en médecine. Dans le collège de ces médecins là, il y avait à peu près trois qui sont agrégés en médecine, chacun dans sa spécialité. Donc, la compétence de ces personnes n’est pas du tout à remettre en cause. Je signale également que la Conférence épiscopale du Cameroun était représentée à cette autopsie également par un médecin de haut niveau.  Il n’est pas question ici de remettre en cause soit leur moralité, soit leurs compétences.  
Quels sont les premiers éléments qui ont dû être rendus publics dans cette autopsie là. Parce qu’on a eu droit à diverses versions mais vous, de visu, qu’avez-vous remarqué, qu’est-ce qui y a été dit concrètement ? 
D’abord, ce qui est très surprenant c’est que les pouvoirs publics à travers le Procureur général près la Cour d’Appel du Centre, monsieur Ntamack ont communiqué sur l’autopsie pratiquée par les médecins allemands et ils ne se sont pas prononcés sur celle pratiquée par le collège des spécialistes camerounais. Même quand cette autopsie était jugée complaisante, ils auraient dû communiquer dessus mais ils ne l’ont pas fait. Normalement lorsqu’il y a une situation aussi grave, la communication devient un élément important qui peut parfois dissiper le doute, qui peut lever les équivoques, cela n’a pas été fait. Donc, les éléments d’informations auxquels nous avons eu accès et que nous avons publiés en ce temps là, c'est-à-dire dans l’édition d’il y a trois semaines de l’Anecdote (journal l'Anecdote, Ndlr), nous avons apporté des éléments qui consistaient à lever le doute sur l’assassinat de Monseigneur Jean-Marie Benoît Bala. Lorsque le doute planait, certains parlaient de noyade, d’autres parlaient d’assassinat. Quand nous avons eu accès à ces informations très importantes, nous les avons publiées avec beaucoup de parcimonie, avec beaucoup de respect pour la vie humaine et pour le secret médical aussi. Nous avons donné des informations essentielles, c'est-à-dire par exemple, des blessures qui étaient sur le corps de Monseigneur Jean-Marie Benoit Bala, à savoir une grave blessure à la nuque, un bras cassé, des organes génitaux mutilés. Nous avons donné ces informations là, il y a eu la précision selon laquelle le corps de Monseigneur Jean-Marie Benoit Bala n’avait pas passé plus de quatre heures de temps dans l’eau et que les poumons ne contenaient pas de l’eau. Ça, ce sont des précisions très importantes qui levaient tout doute sur l’hypothèse de l’assassinat ou bien de la noyade. Nous avons donné toutes ces informations qui n’ont pas été contestées par personne. Y compris ces personnes-là qui ont exigé une deuxième autopsie. C’était le moment de faire une sortie de presse pour contredire ces informations, au besoin, faire une conférence de presse pour que les médias en soient amplement informés, cela n’a pas été fait. Alors, nous avons été très surpris de constater qu’une deuxième autopsie avait été réclamée. C’est comme si les médecins camerounais avaient leurs compétences remises en cause. 
 A votre avis, où sont passés les éléments de ce premier rapport là aujourd’hui ? La question que vous me posez est très compliquée Sam Sévérin. Je ne peux pas y répondre. Je sais que le corps de Monseigneur Jean-Marie Benoit Bala est à l’Hôpital général de Yaoundé. C’est un lieu indiqué où cette autopsie s’est pratiquée.  A qui est-ce qu’on a remis les résultats? Au pouvoir public, aux renseignements généraux, disons à la sécurité... je ne peux pas vous dire exactement qui les détient. Mais c’est certainement des responsables de la Sécurité qui les détiennent. Le procureur de la République, monsieur Ntamack ne peut pas ignorer le lieu où ils se trouvent. Nous aurions aimé qu’il y ait une communication publique contradictoire de sorte qu’on puisse remettre ouvertement en cause l’autopsie pratiquée par ces médecins de très haut niveau. Ils attendent certainement qu’ils soient interrogés, que le résultat de leur travail soit remis en cause publiquement, de manière contradictoire peut-être avec ces allemands-là. Pourquoi cela n’a pas été fait ? 
 On va vous libérer mais une dernière question peut-être. Vous observez la société camerounaise depuis quelques années aujourd’hui comme journaliste bien connu sur la place. Les premiers enseignements qu’on peut en tirer, ce sont lesquels ? L’analyse que vous en faites au stade actuelle de la situation. Et puis, hier, vous avez déclaré que le Chef de l’Etat ce jour est très attendu, qu’il a là une occasion rêvée pour faire une sortie remarquable, vous attendez quoi de la sortie du Chef de l’Etat au cœur de l’assemblée générale des évêques d’Afrique Centrale à Yaoundé ? Vous savez que quand il y a un problème, pas seulement quand il y a un problème comme celui que nous vivons actuellement, c'est-à-dire la disparition dans les conditions que vous connaissez de Monseigneur Jean-Marie Benoît Bala, lorsque les évêques d’Afrique Centrale, des personnalités de l’église et compte tenu de la place que l’église occupe dans notre société, se retrouvent dans un pays comme le Cameroun, c’est toujours des situations rêvées, ce sont des occasions que tout Chef d’Etat rêverait d’avoir pour aller à la rencontre de ce genre de personnes et surtout à un moment comme celui-ci. Aller clarifier la position du Cameroun de manière à lever tous les doutes, lever toutes les équivoques. C’est pour cela que lorsque nous sommes entrés en possession du programme de la concertation des évêques qui commence ce lundi matin au Palais des Congrès de Yaoundé et que nous avons vu souligné en bonne place : le Chef de l’Etat est attendu aujourd’hui à 15 heures, nous nous sommes renseignés auprès du secrétariat de cette conférence qui a confirmé que l’invitation avait été portée à la Présidence de la République. Nous avons appris par la suite que le Chef de l’Etat sera représenté par le Ministre de l’Administration territoriale et de ma Décentralisation, René Emmanuel Sadi, c’est quand même regrettable. Pour revenir à la première question que vous m’avez posée à savoir l’état d’esprit des camerounais, il suffit tout simplement de lire la presse. J’ai suivi un peu quelques titres dans une revue de presse ce matin, il suffit de lire ces textes pour voir ce que la presse dit de cette affaire. C’est le reflet de l’état d’esprit des camerounais. Je me suis rendu à Bafia plusieurs fois et à la cathédrale où Monseigneur Jean-Marie Benoit Bala a travaillé pendant longtemps, je peux vous assurer que c’est la stupeur, les gens sont très tristes. Et quand vous discutez avec des gens dans la ville de Yaoundé ou de Douala, c’est le même sentiment. Ça veut dire que non seulement il y a un message qui est passé en sourdine tendant à faire peur aux camerounais de ne plus évoquer ce problème mais il est également évoqué partout. Les gens sont tristes, les gens attendent la vérité. On ne va pas ressusciter Jean-Marie Benoit Bala mais je pense qu’il s’agit d’une disparition de trop d’un membre de l’église et cela nécessite une communication ouverte, cela nécessite qu’on traque les assassins et les commanditaires et ça va ramener de la sérénité et de la confiance. C’est ce que les camerounais attendent aujourd’hui. Source : Cameroon-Info.Net


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