Une équipe britannique a évalué l’impact du physique des chercheurs sur la qualité supposée de leurs travaux de recherche.
IMPROBABLOLOGIE. Ah, qu’il était bon le temps où, non soumis aux diktats de la communication, les chercheurs ne faisaient que chercher… Qu’elle est loin l’époque où l’on pouvait rester dans son laboratoire sans avoir besoin de faire la danse des sept pompons pour attirer les médias, pour défendre son équipe dans l’âpre compétition scientifique internationale ou pour arracher un budget aux coffres-forts des Picsou de la recherche. Sans tomber dans les excès de la NASA, qui a bien dû nous vendre une dizaine de fois la présence d’eau sur Mars comme étant « une percée majeure », les chercheurs sont désormais invités à se jeter dans l’arène publique, à participer aux débats de société, à donner des conférences de vulgarisation, à faire des vidéos sur YouTube, voire à se lancer dans la politique comme le mathématicien Cédric Villani, candidat aux prochaines législatives dans l’Essonne sous l’étiquette La République en marche.La promotion – si ce n’est la survie – de la science est à ce prix… Toutefois, mettre le pied dans le monde du paraître nécessite d’assimiler des codes nouveaux bien éloignés de ceux du labo et du peer review. Chez Guignol, on ne peut se contenter de décortiquer les faits et les observations pour en faire jaillir le savoir sous les yeux d’un public ébahi. Chez Guignol existe une « variable » inhabituelle et encore bien plus subtile à dompter que le système d’optique adaptative du Very Large Telescope : vous. Vous, car tout peut capoter à cause de votre tête, votre voix, votre phrasé, votre charisme de moule, votre trac, votre pull jaune…
Comme la science ne déteste rien tant que ce dont elle ne contrôle pas tous les paramètres, une équipe britannique des universités d’Essex et de Cambridge a donc, dans les Proceedings de l’Académie des sciences américaine du 22 mai, publié une étude consacrée à l’influence du visage des chercheurs sur la communication. Partant du principe que le quidam se fait – en moins...
lemonde.fr
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