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Etats-Unis: Trump annule l'accord conclu par Obama avec Cuba

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Coup de tonnerre dans la diplomatie américaine: Donald Trump annule l'accord conclu fin 2014 entre
les Etats-Unis et Cuba. Le président américain marque la rupture avec son prédécesseur Barack Obama, et durcit le ton, dénonçant un régime «brutal» au pouvoir à La Havane. S'il maintient les relations avec La Havane, il rétablit les sanctions. En réaction, La Havane a dénoncé ces nouvelles restrictions tout en réaffirmant sa disposition à poursuivre le dialogue.
Le président Trump s'est livré à un réquisitoire sévère contre le régime Castro avant d'annoncer qu'il annulait les accords signés par Barack Obama qui, selon lui, n'aident pas les Cubains et ne profitent qu'au gouvernement, rapporte notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet.
Le chef de la Maison Blanche frappe Cuba au portefeuille, en limitant la possibilité pour les Américains de se rendre sur l'île dont le tourisme est la principale ressource. Quelque 300 000 d'entre eux se sont rendus à Cuba depuis le début de l'année. Donald Trump ne veut pas que leurs dollars aillent dans les poches des militaires, qui possèdent la quasi-totalité de l'infrastructure touristique : hôtel, marinas, agences de location, etc.
Le président américain maintient aussi l'embargo commercial imposé il y a 50 ans et dont la majorité des pays membres de l'ONU demande la levée. Donald Trump, toutefois, ne ferme pas l'ambassade, laissant la porte ouverte à une possible amélioration des relations dans l'avenir.
Les exigences posées par Donald Trump
Le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba, marqué en 2016 par la visite de Barack Obama à La Havane, n’est donc pas remis en cause. M. Trump vise spécifiquement l’armée cubaine en interdisant aux entreprises américaines de commercer avec le Gaesa, le conglomérat qu’elle contrôle, et qui depuis le début des années 1990 et la fin des subsides de Moscou gère une grande partie de l’économie de l’île.
Problème : il sera compliqué pour l’administration américaine de savoir précisément quelles entreprises le Gaesa, une entité très opaque, contrôle. Et donc, difficile pour les entreprises américaines de savoir avec qui il ne faut pas commercer. Et puis, selon les spécialistes, ce sont surtout les entreprises cubaines privées, autorisées il y a quelques années par Raul Castro et très dépendantes du tourisme, qui risquent de pâtir de ces mesures.
Or, l’économie cubaine est déjà entrée en récession l’an dernier sur fond de baisse des livraisons de pétrole de son allié vénézuélien. Ces nouvelles mesures, impopulaires auprès des milieux d'affaires américains - la Chambre de commerce et les agriculteurs les déplorent --, puniront donc les Cubains. M. Trump a fixé un certain nombre de demandes avant de négocier un nouvel accord : libération de tous les prisonniers politiques, légalisation des partis non-castristes, élections libres.
« Maintenant que je suis votre président, l’Amérique va dénoncer les crimes du régime Castro et se tiendra aux côtés du peuple cubain dans sa lutte pour la liberté, car nous savons qu’il est préférable pour l’Amérique d’avoir un avenir avec des gens de pays où ils peuvent réaliser leur propre rêve », a lancé Donald Trump à un public conquis, dans le quartier de Little Havana à Miami.
Accord enthousiaste à Miami, réserves par ailleurs
Pour Donald Trump, c'est un retour à la rhétorique de la guerre froide, au prétexte d'agir pour le bien des Cubains. Beaucoup aux Etats-Unis se sont étonnés de voir Trump soudain mettre l’accent sur les droits de l’homme, alors qu’il ne s’en est guère soucié dans le passé, déployant le tapis rouge pour des dictateurs tels que ceux d’Egypte ou de Turquie.
L'annulation « avec effet immédiat » de l'accord approuvé par Barack Obama, et qu'il trouve pour sa part « déséquilibré », a été signée par Donald Trump dès la fin de son discours. Un discours accueilli avec enthousiasme par la communauté américano-cubaine de Miami, pour beaucoup exilée et qui s'est largement prononcée en faveur du magnat lors de l'élection de novembre.
Mais de façon générale, les réactions ont été majoritairement négatives dans le pays, même de la part de certains républicains. Quelque 73 % des Américains étaient favorables au rapprochement initié par Barack Obama. Bien que Raul Castro n’ait pas desserré sa poigne, diplomates et analystes doutent que les sanctions américaines l’incitent à être plus libéral et craignent plutôt qu’il se tourne vers Moscou ou Pékin.
Par RFI
 

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