Loading...

DOSSIER SECRET:CONFERENCE DE PRESSE D’AHMADOU AHIDJO PARIS 5 MARS 1984« Si j’avais voulu que le parti soit au-dessus du Gouvernement, j’aurais pu faire entériner cette décision sans la moindre difficulté, avant ma démission."

http://ift.tt/2qAqryz 
CONFERENCE DE PRESSE D’AHMADOU AHIDJO
PARIS 5 MARS 1984
« Si j’avais voulu que le parti soit au-dessus du Gouvernement, j’aurais pu faire entériner cette décision sans la moindre difficulté, avant ma démission.
Si j’ai voulu une démission par surprise avec installation de mon successeur dans les quarante huit heures, je l’ai fait au bénéfice exclusif de Mr Paul Biya, afin qu’aucune manœuvre, aucune intrigue ; aucune compétition, rien ne puisse gêner sa venue au pouvoir. Peut-être ne se souvient-il plus de l’état où il était quand je lui ai fait part de ma décision ni des déclarations de filial attachement et d’éternelle reconnaissance (et je ne dis que cela) dont il m’a gratifié.
Usant des prérogatives que me reconnaissaient, en tant que Président de l’UNC, les statuts et règlements intérieurs du Parti, j’ai nommé Mr Biya, membre du Comité Central. Dans le même temps, je lui ai donné tout pouvoir pour diriger le Parti pendant mes absences ou empêchements. Tout cela le jour de ma démission et avant celle-ci.
Je l’ai dit, je n’étais pas mourant. J’aurais pu, si je l’avais voulu, ne rien dire, rester encore quelques temps à la tête du Pays, procéder à un remaniement ou à la constitution d’un nouveau gouvernement avec un nouveau Premier Ministre et ne démissionner qu’après.
Mr Biya serait rentré dans l’anonymat d’où je l’ai sorti pour le conduire à la tête de l’Etat, sans coup férir, lui qui était inconnu de l’immense majorité ou de la quasi-totalité des Camerounais, y compris ceux de son village, lui qui n’avait jamais reçu aucun mandat du peuple, pas même celui de conseiller municipal.
Le Cameroun aurait continué son chemin.
Mr Biya et ses amis se comportent et parlent comme s’ils avaient été de tout temps des opposants déclarés et déterminés du régime que je présidais et qu’ils en avaient triomphé et m’avaient chassé du pouvoir !
Je reconnais humblement m’être trompé sur la personne que j’avais estimée, protégée, comblée et portée tout seul à la tête du Pays. Mais cela est une autre histoire que mon propos n’est pas d’approfondir aujourd’hui.
Je tiens quand même à remercier les Camerounais de s’y être trompés également en l’élisant, à ce qu’on dit, à 99,98% des voix. S’il est vrai qu’il en a été ainsi, ils me libèrent moralement de la culpabilité que je ressentais en me considérant comme le seul responsable.
Il est vrai que beaucoup disent, avec raison, que si Mr Biya n’avait pas été en position de me remplacer constitutionnellement et si je ne l’avais pas installé en vertu des dispositions constitutionnelles que j’avais moi-même fait adopter, il n’aurait jamais eu la moindre chance de devenir Président de la République. »

Subscribe to receive free email updates:

Related Posts :

0 Response to "DOSSIER SECRET:CONFERENCE DE PRESSE D’AHMADOU AHIDJO PARIS 5 MARS 1984« Si j’avais voulu que le parti soit au-dessus du Gouvernement, j’aurais pu faire entériner cette décision sans la moindre difficulté, avant ma démission.""

Post a Comment

Loading...