Le président américain a choisi de frapper la Syrie pour au moins huit raisons, intérieures et extérieures.
En gazant des enfants mardi dernier, Bachar al-Assad a non seulement perpétré un crime épouvantable, il a commis une colossale erreur stratégique : donner l’occasion à Donald Trump de démontrer sa puissance et sa détermination à la planète entière – au moment où il en avait le plus besoin.
Le président américain a, en effet, décidé de frapper la Syrie, en tirant cette nuit 59 missiles Tomahaw sur une base militaire, pour au moins huit raisons, à la fois internes et extérieures :
1. Punir une grave violation du droit international (l’utilisation d’armes chimiques) et ainsi reprendre le rôle de gendarme du monde que Barack Obama n’a pas voulu exercer lors de la première attaque chimique en août 2013. Ce faisant Donald Trump rétablit sa propre crédibilité et celle de l’Amérique.
2. Contraindre Bachar al-Assad et ses alliés à revoir à la baisse leurs exigences pendant les négociations sur l'avenir du pays.
3. Reprendre à Vladimir Poutine le leadership militaire en Syrie et, ainsi, être dans une meilleure position pour lui imposer une solution diplomatique.
4. Montrer à Kim Jung-un, le dictateur de Pyongyang, que les récentes menaces américaines de frappes contre des sites nucléaires nord-coréens doivent être prises très sérieux et qu’il est temps de négocier un abandon total ou partiel de son arsenal.
5. Faire savoir à son hôte chinois, le président Xi Jinping, qui est actuellement en Floride, que l'Amérique est désormais prête à régler seule le problème nord coréen, dont Trump et Xi sont justement en train de discuter, et que, d’une manière générale, la Maison Blanche n’hésitera pas à intervenir militairement si la Chine continue de menacer ses voisins en Mer de Chine du Sud et du Japon.
6. Montrer à Vladimir Poutine - auquel le secrétaire d’Etat Rex Tillerson rendra une première visite la semaine prochaine - que, quelles que soient les interventions russes en faveur de Donald Trump pendant la campagne électorale et les éventuelles complicités dont le Kremlin aurait bénéficié dans son équipe, le nouveau président américain n’hésitera pas à s’opposer au président russe, y compris militairement.
7. Ce faisant, le chef de la Maison-Blanche rassure une fois pour toutes les alliés de l’Amérique, notamment les pays baltes, membres de l’Otan, qui redoutaient que Trump hésite à les défendre cas d’attaque russe – et montre aux autres que, contre toute attente, il est bien le chef du monde libre.
8. Il montre à son peuple que, malgré le fiasco de l’Obamacare qu’il n’est parvenu à abroger malgré ses multiples promesses pendant la campagne, il n’est pas un président faible et hésitant – que, malgré les sarcasmes si souvent justifiés, a bien endossé le costume du chef de la Maison-Blanche.
Vincent Jauvert
0 Response to "USA: Pourquoi Trump a décidé de punir Assad. Voici 8 raisons"
Post a Comment