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CRISE ANGLOPHONE:CE QUI NE LES TUE PAS LES RENDS PLUS FORT


J’étais à Buea…
Je n’ai rencontré aucun “ambazonien”, c’était plutôt la blague et on en riait tous comme pour dire que
personne n’a envie de quitter le Cameroun. Et je ne suis pas sûr que j’ai rencontré à Yaoundé autant de fan du Cameroun que ces jeunes qui m’ont invité et avec qui je discutais. Ce sont plutôt des camerounais meurtris et peinés que j’ai rencontré qui ne comprennent pas qu’on ne comprennent pas ce dont ils parlent, en parlant de ce qu’ils vivent. La plus grosse peine était le manque de solidarité des francophones.
J’ai aussi vu des jeunes qui rivalisent en inventivité et créativité technologique pour contourner les coupures d’internet. Deja que tout ce savoir est en anglais, j’ai pu voir à quel point malgré les pertes estimées au 50 ème jour à des centaines de millions de ces jeunes entreprises qui travaillent en ligne directement avec les USA, comment ils sont tous entrain de faire un bond en connaissances technologiques m’expliquant les possibilités.
Les histoires que j’ai entendu à Buea…
Cette maman qui va à la CNPS toucher la pension de son mari décédé qui se retrouve face à une agent qui lui dit qu’elle ne parle pas anglais. La maman qui déjà s’exprime plutôt en pidgin a deja beaucoup de mal avec l’anglais combien de fois le français est désemparée et ne sait comment faire pour dire à cette agent de comprendre  son problème . Un témoin de la scene de qui je tiens l’histoire et qui est parfaitement bilingue essaye de raisonner l’agent de la CNPS plutôt “arrogante dans sa francophonie”. Elle lui demande qu’elle aille chercher un traducteur, ce dernier se propose et aide la maman à résoudre son problème. Cette maman repart évidement sans comprendre cette violence dont elle est victime de la part de quelqu’un juste parce qu’elle ne parle pas français.
Et aussi l’histoire de cette maman au début de la coupure d’Internet qui a aussi touché les transfers d’argent Western Union, elle qui recevait de l’argent toutes les semaine de sa fille de l’étranger vient pour toucher son argent et on lui dit qu’on a coupé les connections. Elle demande qui, on lui dit que c’est le gouvernement à Yaoundé à cause des revendications des anglophones. Elle qui n’a rien à voir avec cette histoire comment ce gouvernement peut l’empêcher de toucher son argent avec lequel elle vit? Elle leur demande comment je fais alors pour acheter les médicaments et la nourriture?
Ou encore l’histoire de ce petit village où de nombreux jeunes ont été arrêtés lors des troubles et ont été amenés à Yaoundé où leurs familles ne savent pas comment ils vont, et ne peuvent pas comment leur donner à manger… Il semblerait que tous les jeunes qui eux n’ont pas étés arrêtés se sont radicalisés et ne veulent plus rien d’autre que la guerre et voient Yaoundé comme cet endroit de déportation où se trouve l’ennemi.
Enfin j’ai vu des jeunes qui profitent de cette trêve pour marquer une pause dans le virtuel pour plutôt se reconnecter avec le réel. Ils m’ont raconté leur bal de la saint Valentin où tout le monde était là pour la fêter de l’amour, les matchs de foot 2-0 plus remplis qu’un match du championnat  etc. “On se reparle maintenant enfin!… on devient pour la premiere fois une vraie communauté!” disent-ils.  Ils semblent presque remercier le regime “francophone de Yaoundé » qui leur permet de s’imaginer une autre façon de vivre et même d’être camerounais… sauf qu’au fond ce qu’ils expriment c’est “FUCK YAOUNDE!” Est-ce cela l’objectif du régime? Ce qui ne les tue pas les rends plus fort.
Jean Pierre Bekolo

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