POUR LES PARTISANS DE L’ETAT UNITAIRE
Les gens qui défendent l’Etat unitaire ne comprennent pas que c’est un système fini et qui ne peut
plus exister. En effet, c’est un modèle postcolonial qui s’est substitué au régime colonial, mais ne pouvant pas appliquer les mêmes modes de répression des communautés, il a établi un étrange consensus avec les elles : il recrutait tous les diplômés, soit de manière directe dans l’administration publique et les institutions parapubliques, soit de manière indirecte (officiers ministériels, licences, etc.).De cette manière, le système a pu évoluer en contrôlant tous les diplômés et en leur offrant un emploi moderne et bien payé, qui leur permettait de s’approprier les devises des paysans et les revenus des autres opérateurs pour entretenir un mode de vie somptuaire. Ainsi, alors que leur contribution était nulle dans la production et négative dans les devises c’est cette élite qui purgeait les devises des autres pour les dilapider dans l’achat des véhicules de luxe, des maisons de marbre, sans compter le champagne, les costumes griffés et le ketchup.
Il était donc naturel que ces diplômés défendent ce mode de vie et érige cet Etat qui le leur dispensait cette vie parasitaire en une sorte d’icône magique placée au-dessus de tout ! Ils pouvaient donc se permettre de réciter les grosses théories !
En réalité, ce que l'élite diplômée appelait "unité nationale" était un modèle auquel personne ne croyait sincèrement, mais représentait simplement un bon cadre où ils pouvaient indéfiniment jouir de cette vie en paix.
Mais tout cela est fini ! Cet Etat n’a plus les moyens de recruter grand-monde au moment où tous les jeunes ont espéré y faire carrière. Et il n’est plus capable de distribuer les équipements publics, malgré les mémorandums qui fleurissent de partout, voire la contestation anglophones.
Autrement dit, il n’assume plus la contrepartie qui justifiait son statut de réalité immanente devant laquelle tout le monde devait céder. Vous ne pouvez pas demander à un jeune licencié de respecter l’Etat quand, dans son état de chômage et de misère, il est agressé par le spectacle des quelques chanceux ou protégés qui ont pu s’y infiltrer et vivent en pachas parasites.
Un tel Etat ne peut donc plus survivre ! Il sera sauvagement agressé par tous les diplômés qui, n’ayant pu s’y intégrer, se reposeront sur leur communauté pour l’attaquer. Déjà, il a cédé dans les années 1990, en acceptant la démocratie, car il ne pouvait plus prétendre commander les diplômés sans leur donner l’emploi. Mais cette hostilité à sa puissance va s’intensifier et déboucher à une violente contestation de sa pertinence elle-même. Et les maigres employés publics ne pourront pas résister à la bourrasque.
Modifier la forme de l’Etat n’est donc pas un caprice, mais une anticipation sage et rationnelle contre des agressions contre lesquelles il n’a aucun moyen de résister. La fédéralisation permet la dilution de cette haine contre plusieurs niveaux d’autorité, au lieu de la concentrer sur un Etat central dont le contrôle deviendra de plus en plus l’objet d’une lutte au couteau.
Jusqu’à son explosion finale.
Dieudonné ESSOMBA
Il était donc naturel que ces diplômés défendent ce mode de vie et érige cet Etat qui le leur dispensait cette vie parasitaire en une sorte d’icône magique placée au-dessus de tout ! Ils pouvaient donc se permettre de réciter les grosses théories !
En réalité, ce que l'élite diplômée appelait "unité nationale" était un modèle auquel personne ne croyait sincèrement, mais représentait simplement un bon cadre où ils pouvaient indéfiniment jouir de cette vie en paix.
Mais tout cela est fini ! Cet Etat n’a plus les moyens de recruter grand-monde au moment où tous les jeunes ont espéré y faire carrière. Et il n’est plus capable de distribuer les équipements publics, malgré les mémorandums qui fleurissent de partout, voire la contestation anglophones.
Autrement dit, il n’assume plus la contrepartie qui justifiait son statut de réalité immanente devant laquelle tout le monde devait céder. Vous ne pouvez pas demander à un jeune licencié de respecter l’Etat quand, dans son état de chômage et de misère, il est agressé par le spectacle des quelques chanceux ou protégés qui ont pu s’y infiltrer et vivent en pachas parasites.
Un tel Etat ne peut donc plus survivre ! Il sera sauvagement agressé par tous les diplômés qui, n’ayant pu s’y intégrer, se reposeront sur leur communauté pour l’attaquer. Déjà, il a cédé dans les années 1990, en acceptant la démocratie, car il ne pouvait plus prétendre commander les diplômés sans leur donner l’emploi. Mais cette hostilité à sa puissance va s’intensifier et déboucher à une violente contestation de sa pertinence elle-même. Et les maigres employés publics ne pourront pas résister à la bourrasque.
Modifier la forme de l’Etat n’est donc pas un caprice, mais une anticipation sage et rationnelle contre des agressions contre lesquelles il n’a aucun moyen de résister. La fédéralisation permet la dilution de cette haine contre plusieurs niveaux d’autorité, au lieu de la concentrer sur un Etat central dont le contrôle deviendra de plus en plus l’objet d’une lutte au couteau.
Jusqu’à son explosion finale.
Dieudonné ESSOMBA
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